Vocabulaire à apprendre
Bien des gens se rendent en masse dans les juridictions, suivent assidûment les débats, souvent sans comprendre grand-chose au jargon judiciaire, encore moins les verdicts lus publiquement par les juges, et de temps en temps, d'une manière si rapide, que les personnes présentes et intéressées par les chutes des procès, n'arrivent pas à suivre. C'est alors le carrousel des calembours et autres commentaires empoisonnés du genre: «C'est cousu de fil blanc; c'est joué d'avance; hier la partie adverse a rencontré le juge dans un grand restaurant de l'ouest de la localité, etc.» Et encore nous avons éludé exprès les diffamatoires expressions, telles: «Mon avocat était au parfum de la supercherie; mon adversaire est le cousin du procureur...» Cela nous amène forcément à évoquer les amateurs qui vous diront le plus sérieusement du monde que le procureur a condamné l'inculpé à une peine d'emprisonnement ferme de cinq ans, alors qu'en réalité, le parquetier venait de réclamer les demandes auprès du juge du siège, seul habilité à prendre l'ultime décision. Allez expliquer à cette frange de citoyens que la justice est un machin d'obtenir réparations, par des moyens légaux, juridiques, justes, loin de toute magouille quelle que soit le nature de cette entourloupe. Paradoxalement, parler de la justice où l'ignorance et la «z'kara» règnent en maître des lieux, n'arrange pas les affaires de ceux qui évoquent la justice, celle qui est perçue comme synonyme d'injustice, de laisser-aller, de hogra et autres coups bas, ce qui nous donne un piètre spectacle de cette même justice, mal présentée, mal expliquée! Le justiciable, dans le cas de non-satisfaction, en l'absence de lumières sur son affaire, va alors verser son venin le plus aigre, voire le plus amer qui soit. C'est alors une pluie de termes encore plus aigres et plus amers qui tombera sur la pauvre justice. C'est pourquoi, il est utile et nécessaire d'avoir un lexique de mots et d'expressions du jargon judiciaire.
