Les «Oufs» des juges
Bien des magistrats ont été, et ont marqué leur passage dans la noble magistrature. À commencer par l'éternel jovial Med Mounir Larbaoui, l'ex-président de l'unique chambre correctionnelle de Blida, qui comprenait alors neuf tribunaux (Blida, Boufarik, Larbaâ aEl Affroun et Tipaza,) qui, lors du dernier découpage judiciaire, prendra le commandement des juridictions de Chéraga, Koléa, Cherchell et Hadjout. En effet, pour une raison d'incompatibilité d'humeur avec l'ancien procureur général, Abdelhafidh Moustiri, qui se vengea de l'affront subi dans la salle des «pas perdus» de la cour de Blida, à savoir le refus du juge indépendant de tendre la main au magistrat soumis aux instructions et injonctions de la tutelle, elle- même soumise, aux ingérences des juges du sièges et d'instruction. Au cours de son énième jugement du tribunal criminel de la cour de Bouira, à l'issue du procès terminé par l'acquittement de Larbaoui, ravi de la sentence, en jubilant en compagnie de ses avocats, aux cris de «Vive la justice», tard dans la soirée après le verdict du 3ème acquittement de Larbaoui. Malgré le devoir de réserve, le procureur général de l'époque, à savoir l'actuel patron du conseil d'État, Abdelghafour affichait mine de rien, une mine heureuse. D'ailleurs, il n'y a plus eu de pourvoi de cassation, et Larbaoui se présenta enfin devant le conseil de discipline présidé par l'impérial et impartial Kaddour Berraja. Et à l'issue de l'acquittement du magistrat opprimé El Biar, Bâb El Oued, Blida, Berrouaguia, Laghouat, Aïn Defla Tipaza et enfin Boumerdès, où il fait un boulot extraordinaire.
Voyez un peu ce qu'un magistrat coupable d'élégance, de probité, de travail propre et acharné, de quelqu'un qui n'a jamais courbé l'échine, devant les tire-au-flanc, copains des absentéistes, des fainéants, voire des ripoux, qu'il a toujours su éviter.