L'Expression

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Lorsque le métier était vital pour la récolte des olives

Les forgerons manquent à l'appel

Au village Tarihant, le forgeron est décédé, il y a quelques années, mais ses enfants n'ont pas pris la relève.

C'est la saison des olives. Les familles s'y préparent déjà. Cette année, les prévisions sont optimistes. La récolte sera bonne. Bien évidemment, à l'exception des régions touchées par les incendies du mois d'août dernier, les familles préparent les outils nécessaires aux travaux en attendant le coup d'envoi de la campagne, après le rituel de Timechrat. Ils sont rares, ceux qui commencent la récolte au préalable de ce rituel et avant de rendre visite aux saints. «On n'est pas plus intelligent que nos ancêtres. S'ils faisaient cela, c'est qu'ils ont bien des raisons de le faire», affirme un vieux qui regrette qu'il y ait de plus en plus de gens qui font fi de ces rituels.
En fait, le décor de la récolte est planté mais il y a tout de même une catégorie importante qui manque à l'appel. Les forgerons ont disparu. Et ce ne sont pas les quelques rarissimes petites forges qui suffiront à satisfaire le besoin en cette période de l'année. En effet, la demande est tellement forte que, même jadis les forgerons trouvaient du mal à en couvrir les besoins. Toutes les familles aiguisent leur matériel à l'entame de la récolte. «C'est un métier qui tend à disparaître de nos jours. L'industrie a rendu les gens dépensiers. Ils préfèrent acheter du matériel nouveau dans les commerces que d'aiguiser l'ancien chez le forgeron. C'est, à mon avis, ce qui a fait disparaître ce métier pourtant, facile à apprendre. «C'est en forgeant qu'on devient forgeron», ironise un ancien du métier qui a tourné casaque, pour ouvrir un autre commerce.
Au village Tarihant, le forgeron est décédé, il y a quelques années, mais ses enfants n'ont pas pris la relève. Bien qu'ils exercent encore dans l'agriculture, il n'en demeure pas moins que le métier de forgeron ne semble pas les attirer. «C'est un métier difficile. Je me souviens de la chaleur et de la force des bras utilisée pour forger un outil», affirme un de ses petits-enfants. Pour trouver un forgeron, on s'est rendu à Tibecharine, un village situé dans la région de Makouda. Nous serons déçus, car la petite forge est silencieuse. «Il est mort et il n'y a qu'un seul de ses enfants qui exerce actuellement, mais pas tous les jours», nous indique un villageois qui nous a orientés vers un forgeron exerçant à la Crête, une localité située sur les hauteurs de Chréa, entre Tigzirt et Makouda. En tout état de cause, si le métier est célébré à Ihitoussen, dans la commune de Bouzeguène, c'est déjà un exploit. L'industrie et la mécanisation ont donné le coup de grâce à ce métier qui représentait la valeur de l'effort dans la société traditionnelle. La forge était le moteur de l'activité agricole. Elle alimentait aussi d'autres métiers. 

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