L'Expression

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Habitat rural à Tizi Ouzou

Les bénéficiaires peinent…

«Ces soixante-dix millions c’est comme si l’on donnait de la viande à quelqu’un qui n’a pas de dents », ironise un autre citoyen.

La wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié de 93.939 aides à l'habitat rural depuis l'année 2011. Cette année, les pouvoirs publics ont dégagé quelques 1.500 autres aides, mais du côté des populations, se posent en fait deux problèmes qui ne trouvent hélas, pour l'instant, aucune solution. Le premier est que ces quotas ne répondent, vraisemblablement, pas à la demande car des citoyens déplorent que leurs demandes déposées en 2013 et 2014 restent encore insatisfaites. L'autre problème est d'autant plus grave car une grande proportion des bénéficiaires trouve de grandes difficultés à terminer ses constructions.
Les statistiques révélées lors de la rencontre qui a regroupé le wali de Tizi-Ouzou avec les directions concernées illustrent, d'ailleurs, parfaitement cette situation. Sur le total des aides, ce sont en fait quelque 5.000 constructions qui ne sont pas encore lancées alors que 5.859 autres restent encore inachevées. Un véritable dilemme qui ne trouve encore pas de dénouement. Pourtant, la situation devient inextricable de jour en jour car les chiffres ne concernent pas le nouveau quota de l'année en cours. D'autres bénéficiaires trouveront, comme leurs prédécesseurs, des difficultés à terminer leurs constructions. Aussi, face à la situation, les bénéficiaires se plaignent de plusieurs entraves qui les empêchent de lancer les travaux pour certains et de les terminer pour les autres qui ont commencé. A l'unanimité, ces derniers évoquent la cherté des prix des matériaux de construction.
«Lorsqu'ils ont décidé de donner 700.000 dinars d'aide à l'habitat rural, le ciment coûtait encore 500 dinars et la ferraille à 6.000 dinars le quintal. Allez-y voir aujourd'hui combien, ils coûtent», répond un jeune bénéficiaire qui dit ne pas pouvoir lancer la construction. D'autres raisons sont évoquées pour expliquer cette première phase. «Je n'ai pas les moyens de faire tous les plans. Je ne peux pas payer l'architecte et l'ingénieur géomètre. Ces 70.000.000,00 c'est comme si l'on donnait de la viande à quelqu'un qui n'a pas de dents», ironise un autre citoyen. Toujours au chapitre des embûches qui rendent la tâche difficile pour les bénéficiaires, elles ne semblent pas être prises en compte par les pouvoirs publics. «Moi, je travaille sur un chantier. Je peux faire les travaux moi-même. Mais quelqu'un qui n'est pas dans le domaine de la maçonnerie ne peut pas payer la main-d'oeuvre. Elle est trop chère. Elle est même plus chère que les prix des matériaux de construction. Allez demander combien coûte un maçon aujourd'hui. En plus, ils ne travaillent pas à la journée comme jadis. Tout est facturé au mètre carré. Le coulage d'un seul poteau coûte 6.000 dinars, mon vieux. Impossible de payer la main-d'oeuvre», fulmine un autre bénéficiaire. Enfin, ces témoignages ne sont que des échantillons qui illustrent fort bien la réalité du terrain. Un ingénieur en génie civil explique, d'ailleurs, bien cette réalité. «Il n'y a qu'à voir combien coûte réellement une maison à l'achat, qui dépasse un milliard, pour constater que les 70 millions de centimes ne sont aujourd'hui que de l'argent de poche. Et on ne construit pas une maison avec de l'argent de poche comme on achète des bombons».

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