Le parquetier, ce «buffle» de la justice
Normalement, tout procureur de la République en titre, qui, informé d' un meurtre, un trouble à l'ordre public, un grave accident de la circulation, son devoir premier, est de s'autosaisir illico-presto, de l'affaire, et de déclencher l'action publique, et ce, au nom de la société. Le 1er geste à faire c'est de prendre la voiture, et de sauter, se rendre sur les lieux et constater, avant de laisser les services de sécurité, se charger de la suite de l'enquête. Oui, le procureur, chef de la police judiciaire, doit diriger l'enquête, avec lucidité et surtout, le doigté nécessaire à la fluidité du dossier.
Un exemple a valu l'humiliation et le poste à un bon procureur à un avenir radieux, bien noté, mais qui a été fauché en pleine carrière, par la faute du laxisme du chef de brigade qui avait fermé son mobile, et donc privé le parquetier des nouvelles du crime qui a eu lieu dans un établissement scolaire. L'affaire prit une autre tournure, les parents de la victime s'attaquèrent à celle de l'auteur du crime, et le procureur attendait toujours l'appel du gendarme, qui, lui, se fichait probablement royalement, de la faute. Ce dernier était couvert par la loi, du fait qu'il relevait du parquet, mais le représentant du ministère public, non! Il avait failli à sa mission. Il devait lui-même suivre les étapes de l'enquête, mais le parquetier a préféré attendre les coups de fil, du gendarme, qui n'arriveront jamais, à son bureau. Le soir même, il était informé de sa soudaine mutation, loin des siens, avec tous les désagréments qui suivent cette «juste et légale punition». Tout cela est arrivé, à cause d'un abruti qui s'était oublié, et l'affaire du jour, avec! Le parquet, c'est l'exécutif, et ce dernier veille, dirige, et protège, via, évidemment, l'application de la loi, le pays!