Désintérêt croissant pour les procès
Un mercredi matin, de l'an 2023, avant que les magistrats n'entrèrent en salle d'audience, au tribunal de Sidi M'hamed-Alger, il y avait plus d'avocats que de curieux, comme il y a de cela, quelque trente-six mois, quand les gens, avertis par la presse, de la future mise hors d'état de nuire de la Bande, qui avait failli mettre à genoux le pays en dilapidant à tout-va, les deniers publics. Les citoyens échaudés par les promesses passées, haussaient les épaules, convaincus que tout ce «cirque» n'était que du «cinoche», surtout que la veille devant des téléspectateurs ébahis, Belgacem Zeghmati, alors frais ministre de la Justice, garde des Sceaux, martelait, sans battre des cils, et des yeux, «que le peuple algérien allait enfin savoir de quoi était capable le juge algérien, de quoi est capable le juge d'instruction algérien, de quoi était capable le représentant du ministère public algérien!» La suite des événements avec des verdicts allant en droite ligne avec la loi «du 20 février 2006 sur la prévention et la lutte contre la corruption,» allaient donner raison au ministre, dont l'action n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Mais, au fur et à mesure que l'on entendait les inculpés qui étaient condamnés définitivement, l'intérêt et la curiosité du début tombaient comme un fruit mûr. Les spectateurs étaient définitivement assurés que ce n'était pas, comme ils voulaient bien le croire, du simple «cinoche»! Mais au fur et à mesure que les procès se déroulaient publiquement, le citoyen commençait réellement à croire que la justice était en train de jouer son vrai rôle, sans maquillage aucun, ni travestis «déguisés»! Ce qui explique largement le désintérêt pour ces audiences!
Rendez-vous pour d'autres séances correctionnelles en attendant l'arrivée d'autres lois plus aiguisées que celles de 2006!