Les Américains déclarent la guerre à l’huile d’olive
L’Algérie est-elle concernée?
L’Oncle Sam vient d’imposer une onéreuse taxe de 25% à l’huile d’olive espagnole.
Alors que l’Algérie est logiquement l’un des plus grands producteurs d’olive, ce sont d’autres pays, souvent éloignés de l’huile, qui font la pluie et le beau temps sur le marché mondial. Complètement déconnecté des circuits commerciaux à l’international, notre pays n’est concerné ni de près ni de loin par une guerre féroce et sans pitié que se livrent actuellement Américains et Espagnols. Ce dernier pays et pour rappel, est le plus grand producteur mondial d’huile d’olive.
Et pour cause, plus grand producteur mondial de l’huile d’olive, il a beaucoup de soucis à se faire cette année pour sa récolte. C’est même sa domination sur les marchés mondiaux qui risque d’être remise en cause, après que les Américains ont déclaré une véritable guerre à l’huile d’olive espagnole vendue sur son territoire. En effet, les Etats-Unis d’Amérique viennent d’imposer une taxe douanière de 25% à l’huile d’olive et l’huile d’olive de table en provenance d’Espagne. La décision est entrée en vigueur, le 18 octobre dernier. Une guerre sans merci fait rage actuellement dans les coulisses des organisations mondiales du commerce.
Devant cette situation très difficile, ce sont les producteurs espagnols qui en prennent un sacré coup, étant donné que le marché américain est très important pour eux. Ces derniers qui comptaient sur la 54e réunion du comité consultatif du Conseil oléicole international (COI) du 15 octobre à Madrid pour trouver des compromis, ont vite déchanté, face à la rigidité de la position américaine. Aussi, pour faire face à cette décision, les producteurs espagnols mettent la pression sur le gouvernement espagnol pour contrecarrer la mesure américaine qui risque de donner un sale coup à la production ibérique. Actuellement, les Espagnols accusent ouvertement le lobby californien d’être l’instigateur de la décision américaine, tout en qualifiant de molle la réaction de l’Union européenne.
Ainsi, le marché mondial d’huile d’olive connaît une concurrence sans merci, entre les différents producteurs, mais notre pays n’est même pas concerné. Notre production n’arrive pas encore à se faire une place dans les circuits, parce qu’en fait il n’existe même pas un marché national arrimé aux normes internationales édictées par l’OIC. Malgré les efforts consentis, notre huile d’olive est loin de concurrencer les pays voisins, comme la Tunisie qui est l’un des plus grands mondiaux, en compagnie de certains pays du pourtour méditerranéen, comme la Turquie, le Liban et la Grèce.
Récemment, la Tunisie et le Liban ont pu convaincre l’Unesco de consacrer une Journée mondiale de l’huile d’olive. Ces deux pays devancent de loin notre pays, alors que la superficie occupée par les oliveraies dans notre pays est de loin la plus vaste. Une réelle politique de développement basée sur l’expertise est nécessaire pour booster la filière. Un exemple fort illustrant est donné par l’huile d’olive de Kabylie qui peine sérieusement à s’introduire dans le marché national. La production locale, reste jusqu’ à présent dépourvue de label qui lui permette de répondre aux normes imposées par le Conseil oléicole international. Les méthodes de récolte encore traditionnelles empêchent toute tentative de baisser le taux d’acidité très élevé.
Enfin, pour constater la distance abyssale entre le marché national et le marché mondial, il n’y a qu’à faire un tour dans les marchés pour voir les conditions lamentables dans lesquelles est vendue l’huile d’olive de Kabylie, pourtant très réputée au niveau national. L’on utilise encore des emballages perdus et rejetés par les autres industries comme les eaux minérales et les industries pétrochimiques.