Mouloudji à la Solidarité nationale
Une visionnaire pour réhabiliter le secteur
Soraya Mouloudji devra prendre en charge un secteur qui requiert davantage d’attention et une sacrée dose d’innovation.
L’un des secteurs concernés par le remaniement ministériel opéré par le président de la République, est le secteur de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme que le Président vient de confier à la désormais, ex-ministre de la Culture, Soraya Mouloudji. La nomination de cette jeune ministre battante et visionnaire, témoigne de l’attachement et de l’importance accordés par le président Tebboune à la dimension sociale de l’État algérien. Ce choix lève le voile aussi sur les intentions du Président quant à mettre en œuvre une nouvelle stratégie pour ce secteur, afin d’accompagner la cadence dynamique de l’économie nationale. Tout au long de ses deux années et 10 mois, l’ex- ministre de la Culture a prouvé ses qualités de management et de maîtrise des fondamentaux de la gestion du portefeuille ministériel qui lui avait été confié en février 2022. Ceci dit, l’État algérien maintient le cap de la solidarité et de la cohésion sociale, à travers une multitude de programmes, de dispositifs et toute une politique sociale basée sur le partage et la justice sociale. Mouloudji qui a réussi à impulser une dynamique, sans précédent, dans ce secteur connu pour être difficile à gérer devra ainsi, prendre en charge, un tout autre département, qui requiert davantage d’attention et une sacrée dose d’innovation. Il est important de souligner que le secteur de la Solidarité nationale connaît une véritable stagnation, au vrai sens du terme, depuis plusieurs années déjà, où nombre de dispositifs et de structures réclament, aujourd’hui, une mise à jour urgente et une réadaptation rapide. 8e ou 9e budget de l’État, le secteur de la Solidarité nationale, doté d’importantes ressources financières, matérielles et humaines, n’arrive pas à émerger en tant que vecteur créateur de valeurs sociales et de développement humain. Plusieurs ministres se sont relayés à la tête de ce secteur sensible, mais n’ont pas réussi à imprégner une vraie politique de développement social, malgré les ressources importantes allouées. Le secteur de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme (Msnfcf) est, aujourd’hui, à la croisée des chemins et seul un manager, de la trempe de Soraya Mouloudji, est à même de lui conférer une nouvelle dimension, étant donné ses connaissances en matière de sciences sociales et humaines. Pourvu d’une panoplie de structures transversales diverses et variées, le ministère de la Solidarité nationale reste en marge de l’évolution nationale et de la croissance dynamique en cours. Les conditions ayant prévalu à la création de ce ministère et les institutions y afférentes, telle l’agence de développement social (ADS) ou encore la structuration des directions de l’action sociale et de solidarité (Dass), sans compter les établissements spécialisés et autres dispositifs d’insertion et de filet social, ne sont plus les mêmes aujourd’hui. Le paysage socio-économique du pays a bougrement changé et même la composante humaine, les nouveaux défis et les nouvelles attentes des populations requièrent une actualisation et une redéfinition des missions et des programmes à mettre en œuvre pour se conformer avec la réalité sociale du pays.
Les nouvelles réorganisations et institutions à imaginer, selon les défis qui se dressent, pourraient constituer de véritables outils d’aide à la prise de décision centrale et même sectorielle. Dans ce cadre, il est important de souligner aussi que la dimension du développement social, qui pourrait même mériter la mise en place de tout un département dédié, n’est pas exploitée à bon escient. L’ADS est devenue l’ombre d’elle-même et ne répond plus aux objectifs qui lui ont été assignés à sa création. Une nouvelle redéfinition des missions principales et des mécanismes adaptés pourraient déboucher sur une nouvelle dynamique, à même de changer la face de tout le secteur. L’apport des secteurs tertiaires, de l’économie sociale solidaire (ESS), l’émulation des territoires et des populations, l’éveil communautaire, la veille sociale, le développement des compétences, l’appui à la société civile, etc.