Le secteur de l'industrie prépare sa mue. Une task force englobant des groupes industriels connus sur la place, jouissant d'une situation financière confortable et de moyens humains et matériels tout aussi importants, devra voir le jour incessamment. Du moins, c'est ce qui ressort des propos du nouveau ministre de l'Iindustrie au sortir d'une réunion ayant regroupé, autour de lui, les responsables des groupes de la chimie, de la métallurgie et de la mécanique, en plus du groupe Madar. Ainsi, un partenariat stratégique entre le groupe Madar, le Holding Algeria Chemical Specialties (ACS), celui de la sidérurgie SNS et celui de la mécanique AGM vient d'être paraphé, en présence du ministre de l'Industrie, Sifi Gherieb. La conclusion de ces accords passés entre les trois groupes devrait, en principe, déboucher sur des «projets concrets» et faciliter l'émergence de pôles nouveaux dans les domaines de prédilection de ces holdings. Les formules restent à trouver, cependant, pour concrétiser de nouveaux investissements sur le terrain. Pour le ministre de l'Industrie, cela contribuera, à coup sûr, à «donner un nouveau dynamisme aux relations» entre ces groupes «et lancer de nouveaux projets d'investissement avec des performances optimales». Ainsi, les signataires disposeront de choix divers pour entamer cette perspective de coopération. En effet, selon les termes des accords, les trois groupes pourraient lancer des projets d'investissements communs via des financements assurés par Madar tout comme ils pourront recourir à un partenariat direct avec ce dernier, ou encore miser sur la création des sociétés mixtes pour concrétiser ces investissements projetés. Gherieb n'a pas manqué de souligner «le potentiel considérable et important qui doit être exploité rapidement par tous les moyens possibles», dont disposent ces groupes. Il a également insisté sur «la nécessité d'accélérer la réalisation et la mise en service de ces projets». Sur ce registre, il est important de rappeler deux éléments majeurs, qui doivent prévaloir dans l'exécution et le suivi de l'aboutissement de ces accords, comme recommandé souvent par le président Tebboune. Célérité et efficacité devront, impérativement, constituer les maîtres-mots dans le pilotage de cette opération. A priori, l'opération n'a rien de spectaculaire, diront certains. Néanmoins, à bien scruter cette option on est contraint d'admettre que la perspective d'un tel conglomérat de groupes industriels est assez ambitieuse et prometteuse. Bien pris en charge et généralisé aux autres secteurs, ce projet pourrait constituer un moteur de croissance économique, apporter un plus en termes d'innovation et de développement durable pour l'économie, sans compter les postes d'emplois et l'émergence de nouvelles filières industrielles et de transformation. Sans compter le renforcement du taux d'intégration économique, le rehaussement du PIB du secteur et stimuler sa croissance. L'autre bénéfice à tirer de ces regroupements est, sans doute, le développement des chaînes de valeur locales en intégrant une mutualisation des moyens et des expertises, notamment. L'axe de la recherche technologique, l'innovation, la recherche et développement «R&D», ainsi que l'accélération du passage à l'industrie 4.0 et pourquoi pas 5.0 pourrait s'en trouver propulsée et dynamisée par le recentrage des priorités. Un effet d'enchaînement qui est à même de produire le déclic et favoriser l'émergence de pôles d'exportations nouveaux. Un tel challenge pourrait ouvrir les portes larges à des perspectives non encore envisagées, telles que la contribution à améliorer la qualité et la compétitivité du produit national et augmenter les exportations. Une telle situation pourrait drainer davantage d'investissements étrangers (IDE), à même de booster ce secteur. La résilience de l'industrie nationale dont l'apport au PIB reste problématique, s'en trouvera tout aussi confortée.