L'Expression

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CITÉ BOUSHAKI À BAB EZZOUAR

Une Chinatown à l'est d'Alger

Ils sont pour la plupart commerçants ou employés dans des entreprises: les Chinois se plaisent à Alger.

Les Chinois se trouvant en Algérie sont pour la plupart employés dans des entreprises de construction. Arrivés dans le sillage du boom des investissements dans d'énormes chantiers de réalisation d'infrastructures ou encore en qualité de petits investisseurs dans l'habillement et la chaussure, les Chinois seraient près de 100.000 à activer en Algérie. Certains d'entre eux sont installés à la cité Boushaki de Bab Ezzouar.
Qu'en pensent les voisins? «Personnellement, ils ne me dérangent pas mais on est tellement différents qu'on a du mal à communiquer. La plupart sont employés dans des sociétés. Ouvriers et cadres ont fini par former une petite communauté», a expliqué Samir, cadre dans une entreprise chinoise spécialisée dans la construction.
Les sociétés ne se manifestaient, en 2003, que par de très importants contrats dans les domaines de l'énergie et des infrastructures.
Lors d'une petite virée dans la cité Boushaki à Bab Ezzouar, on a eu l'impression de circuler dans l'une des rues de Beijing ou encore de Zhengzhou. C'est la vraie Chinatown d'Alger.
On a eu l'occasion d'y rencontrer la famille de M. Li, un jeune commerçant chinois venu en 2003 s'installer avec son épouse et ses deux garçons. D'un calme olympien, notre hôte nous racontait, dans une langue de Molière imparfaite, son quotidien dans ce quartier. «Je suis venu avec ma petite famille en 2003 et nous avons depuis ce temps-là géré nos deux magasins de chaussures made in China. J'avoue que jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas eu de problèmes avec les Algériens. Que ce soit mes voisins ou ceux que je côtoie quotidiennement. Mes clients sont pauvres mais j'ai été accueilli à bras ouverts», soutient-il.
Aziz, voisin de Li, partage l'avis de bon nombre d'Algériens. «C'est un peuple dont les principales qualités demeurent l'organisation et le sens du labeur. J'avais toujours essayé de deviner ce qui pourrait se passer dans le cas d'une éventuelle union entre des sociétés chinoises et algériennes où des travailleurs issus des deux pays vont travailler ensemble. Les Algériens pourraient suivre leur exemple d'organisation et d'amour du travail ou bien nos amis chinois seront influencés et perdront leurs qualités», s'interroge Aziz. D'ailleurs et sur un ton ironique, il nous fait rappeler cet épisode d'un fameux sitcom TV où un Chinois, venu donner des cours à l'un des enfants de cette famille sur l'importance de devenir responsable, a malheureusement fini par devenir aussi flemmard et paresseux que lui. Caméra Chorba a intégré une famille chinoise dans certaines scènes.
Pour Xinan, investisseur chinois installé en Algérie depuis une quinzaine d'années, il n'existe point de pays plus chaleureux que l'Algérie. «Je m'y plais dans votre pays. D'ailleurs, je vais rarement en Chine puisque je n'ai plus personne là-bas. J'ai connu une famille algérienne qui m'a enveloppé d'amour et de respect et je me considère comme l'un des leurs. Je fais le Ramadhan et je mange avec eux chaque soir. Une chaleur familiale qui me manquait beaucoup», disait-il. On avait même compris qu'il comptait se convertir à l'Islam et fonder une famille avec l'une des filles de cette famille.
Cependant et au moment où certains Algériens apprécient ces Chinois et ne trouvent aucun complexe à les considérer comme les leurs, «d'autres cachent un couteau derrière un sourire», comme le dit si bien le proverbe chinois. «Je pense qu'en Algérie, on est plus proches des Européens que des Asiatiques, à cause des coutumes des ces derniers, éloignées des nôtres», juge Adel, un chômeur rencontré dans ce fameux Chinatown.
Une réalité pathétique d'une Algérie qui tente tout pour se construire et profiter de ces fourmis bosseuses à côté des autochtones qui se relèvent d'une infernale décennie. Bien avant leur émigration en Algérie, les Chinois suscitaient fascination et admiration. La Chine avait le visage de l'acteur Bruce Lee. Ses posters ont, dans les années 70 et 80, tapissé les murs des cafés du Caire à Abuja en passant par Alger.

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