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Ighzer Iwakuren

Un village au cœur résistant

L’un des martyrs tombés au champ d’honneur durant ces massacres à Ighzer Iwakuren était de la région de Chlef.

Le 6 mai est une date historique gravée à jamais dans l'esprit des Iwakuren, actuellement résidents du village Raffour, dans la commune de M'chédallah. En effet, c'était durant ce même jour de l'année 1957 que le village Ighzer Iwakuren, situé en haute montagne, dans la commune de Saharidj, a été bombardé, saccagé et ensuite brûlé par les soldats de l'armée française. Les habitants du village étaient déportés et éparpillés tels des nomades par les mêmes bourreaux, ils ont été reçus en héros par les habitants des villages limitrophes, notamment Thaddarth Elejdhoudh, village voisin et relevant du même Arch, précise Djamel Terrache, un membre du comité des sages du village. Le bombardement était des plus féroces, nous apprennent quelques moudjahidine encore en vie; « peu importe si les villageois sont tous sortis ou pas, ils étaient destinés à crever dedans, les soldats français n'avaient aucune pitié pour les hommes et les femmes du village, même les enfants n'ont pas stimulé la conscience de ces sanguinaires», affirment-ils. Une telle sauvagerie de la part de l'armée française était justement afin de casser la résistance des habitants de cette région. Igzer Iwakuren était le fief des maquisards, il était l'un des plus grands refuges après les batailles; dans ce village se trouvait l'un des plus grands hôpitaux de l'ALN.
Les moudjahidine que nous avons rencontrés durant les commémorations annuelles de cette date, nous informent que les plus grands officiers de la révolution on séjourné dans ce village; ils ajoutent, par ailleurs, que même Malika Gaïd travaillait à cet hôpital, avec beaucoup de ses consoeurs infirmières mou-
djahidate. Ce n'était pas fini; en effet, deux année après ce massacre, le 19 décembre 1959, l'armée française durant la sinistre opération Jumelles, 52 martyrs étaient tombés aux champ d'honneur. C'était dans une grande bataille au lieudit Tala, dans le territoire du village Ighzer Iwakuren. Il faut rappeler également que les habitants de ce village étaient engagés dans l'esprit de la libération du pays bien avant le déclenchement de la Guerre de Libération nationale du 1er novembre 1954. D'ailleurs, l'un des architectes de la révolution dans la région, et membre important du PPA était bien l'enfant de ce village, il s'agissait de Idir Kechadi; sa maison a été incendiée par les soldats français bien avant, c'était en 1956, nous font savoir des moudjahidine du village.
Pour rappel, la dernière déportation des habitants de ce village fut vers Raffour, afin de les éloigner de la montagne et du maquis où ils étaient installés dans un camp de toile sous haute surveillance. Bien entendu, cela n'a fait que renforcer la résistance des moudjahidine d'Iwakuren, qui ont continué le combat jusqu'à la libération, de 1962.
Tout cela a fait de la date du 6 mai 1957 et du village Ighzer Iwakuren la fierté de ce Arch, et à cet effet, cet évènement est commémoré chaque année. D'ailleurs depuis le 6 du mois en cours et ce jusqu'au 13, au niveau de Raffour et même du village Ighzer Iwakuren en montagne, un riche programme commémoratif se déroule. Tarik Daou, un des organisateurs parle, entre autres, de l'organisation d'un semi- marathon auquel ont participé une trentaine de wilayas, également plusieurs activités culturelles sont au programme, notamment des conférences en relation avec l'histoire de la région durant la Guerre de Libération nationale. Ironie du sort; des athlètes de 30 wilayas ont couru et le vainqueur du marathon était un jeune homme de la région de Chlef, coïncidence! L'un des martyrs tombés au champ d'honneur durant ces massacres à Ighzer Iwakuren était bien de la région de Chlef. Le jeune homme a été particulièrement honoré par les résidents de toute cette région et à lui de prendre la parole et de remercier l'ensemble de la foule «Merci pour votre accueil et vos encouragements, je me suis senti chez moi.» 

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