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Le référendum consolide le projet de kaïs saïed de refondation de la tunisie

Un homme au gouvernail

Vers midi, plus d'un million de Tunisiens avaient accompli leur devoir électoral. C'est appréciable pour un socle de 9,3 millions d'électeurs.

Les Tunisiens votaient, hier, par référendum sur une nouvelle Constitution proposée par le président Kaïs Saïed. Cet épisode institutionnel crucial dans la vie de la nation tunisienne trouve sa justification dans la crise politique qui empêche, depuis des années, le pays de trouver le chemin du développement économique et social. Kaïs Saïed, qui a eu à constater de graves contradictions dans le fonctionnement des institutions du pays a entrepris de proposer une profonde réforme du système de gouvernance, histoire d'en finir avec les dilutions des prérogatives entre les pouvoirs législatif et exécutif. Une confusion qui, disent les observateurs, a débouché sur des luttes politiciennes, dont le résultat a été une paralysie du système lui-même, incapable de faire face aux difficultés économiques, aggravées par la crise sanitaire et plus récemment par les conséquences de la guerre en Ukraine.
C'est donc dans un décor plutôt morose que les Tunisiens sont invités à confirmer la confiance placée dans la personne de leur président ou pas. Face à une opposition qui a appelé à un boycott, que les observateurs n'hésitent pas à qualifier d'opportuniste, Kaïs Saïed s'oblige dans son «combat» pour une Tunisie stable, à gagner la bataille du «oui», mais avec un taux de participation appréciable qui lui donnerait une sorte de quitus des électeurs. Ce serait une double victoire s'il parvenait à convaincre une majorité d'électeurs à participer au vote. Mais une seule victoire, celle du «oui» suffit à Saïed pour planter le décor de la nouvelle Tunisie.
Hier à midi, plus d'un million de Tunisiens avaient accompli leur devoir électoral. C'est appréciable pour un socle de 9,3 millions d'électeurs. Ainsi, à la mi-journée le taux de participation tournait autour des 12%, a indiqué Farouk Bouasker, président de l'autorité électorale. Cette première victoire contre les boycotteurs pourrait devenir très nette au fur et à mesure du déroulement de l'opération référendaire. «ce chiffre va encore augmenter. Les premiers résultats sont attendus au plus tôt mardi», a affirmé Farouk Bouasker, visiblement surpris par la tournure que prend la mobilisation des citoyens. Même si les résultats finaux seront les seuls à répondre aux interrogations des observateurs de la scène tunisienne, il reste que le ton est à l'optimisme et nombreux sont les Tunisiens qui voient dans la démarche présidentielle une issue probable à la crise, ou en tout cas, un véritable début de prise en main de la situation sociale et économique, aujourd'hui, assez difficile avec un chômage en hausse et le FMI qui frappe à la porte.
L'enthousiasme populaire est quelque peu confirmé par le président de la République qui n' a pas manqué de souligner que le référendum vise à «établir une nouvelle République fondée sur la vraie liberté, la vraie justice et la dignité nationale». Le texte soumis à l'approbation des électeurs instaure un régime présidentiel classique, avec un pouvoir de nomination et de révocation du gouvernement. En vertu de la nouvelle Constitution, le président peut soumettre au Parlement des textes législatifs qui ont «la priorité». Au plan législatif, la nouvelle Loi fondamentale prévoit la création d'une chambre haute du Parlement, représentant les régions.
Mais au-delà des tiraillements que suscite ce référendum au sein de la sphère partisane, il existe une réelle volonté des Tunisiens de changer d'époque.
Le sentiment d'avoir fait le tour d'un régime parlementaire qui a lamentablement échoué est dominante dans les milieux de la jeunesse. Pour une jeune fille, dont les propos ont été rapportés par une agence de presse, ce référendum peut «être le point de départ de réels changements, puisque le Président met en oeuvre la politique qu'il considère comme la plus adéquate pour le bien du pays». Une marque de confiance en la personne de Kaïs Saïed que partage une majorité de la société, en rupture avec la classe politique traditionnelle qui, faut-il le souligner, fait bloc contre le chef de l'État. Un unanimisme partisan anti-Saïed qui, paradoxalement le renforce auprès de l'opinion.

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