L'Expression

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Il y a 28 ans, Ismaïl Yefsah a été lâchement assassiné

Un combat qui ne meurt jamais

Son visage et ses prises de position à la Télévision nationale, restent gravés dans la mémoire de tous les Algériens.

Il était jeune, beau et charismatique. Il symbolisait cette Algérie qui résiste contre l'obscurantisme. Un combat que l'ordre terroriste a essayé d'éteindre le matin du
18 octobre 1993. Alors qu'il sort de chez lui pour se rendre à son travail, comme chaque matin, trois hommes l'attendaient devant son véhicule au niveau de la cité 2068 Logements de Bab Ezzouar. C'étaient ses bourreaux. Ils étaient venus mettre à exécution les menaces qui ont été proférées contre lui, deux ans plus tôt, en direct à la télévision publique. Ils lui assènent plusieurs coups de couteau avant de finir par l'achever par trois balles.
Un meurtre ignoble à l'encontre d'un jeune qui allait fêter ses 31 ans quelques jours plus tard. Celui qui avait convolé en justes noces 39 jours plus tôt, décède au niveau du parking de cette cité qui porte désormais son nom. Il meurt mais pas les espoirs qu'il portait. Il deviendra un symbole de la liberté d'expression et de la résistance contre le terrorisme islamiste qui a plongé le pays dans une décennie noire. Son visage et ses prises de position à la Télévision nationale restent gravés dans la mémoire de tous les Algériens. Les plus jeunes apprécient son talent et sa ténacité sur les vidéos disponibles sur YouTube, partagées en masse sur les réseaux sociaux.
Pour beaucoup, notamment les jeunes journalistes, il est un modèle à suivre. Ils rêvent de perpétuer sa carrière et son combat, freiné trop tôt par des «fous de Dieu». Surtout que ce jeune homme, issu de la génération post-indépendance, né le 29 octobre 1962 à Tale Amara, dans la wilaya de Tizi-ouzou, était un intellectuel qui aurait beaucoup apporté à l'Algérie qu'il chérissait sans modération. Smaïl Yefsah avait fait des études en sciences politiques option relations internationales. «Étudiant très actif, Smaïl est de tous les combats pour l'identité, la démocratie, la liberté... Le climat et l'ambiance universitaires sont propices à l'épanouissement de la jeunesse estudiantine militante. Smaïl mord à pleines dents dans toutes ces libertés d'action et d'entreprise», écrit son frère Abderrahmane Yefsah, dans une biographie -hommage. C'est en 1987 qu'il intégrera le 21, boulevard des Martyrs, après un bref passage à l'hebdomadaire économique en langue arabe «El- Hadeth».
À l'Entv, il gravira très vite les échelons. Il apporte un nouveau souffle avec un style différent de ce que l'on connaissait à l'époque à la télé. De rédacteur présentateur, il accède rapidement au poste de sous-directeur à l'information. Il se démarque aussi par les nombreux reportages qu'il effectue en Algérie et à l'étranger. Il sera l'envoyé spécial de la Télévision algérienne en Irak pour couvrir la guerre du Golfe. Une mission, où il s'est porté volontaire, qu'il accomplira avec brio. Il survivra à l'enfer des combats mais pas à la bêtise humaine. Repose en paix Smail!

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