L'Expression

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Tant d'occasions perdues...

Le roi n'a pas raté une occasion mais bien deux pour se prononcer sur la dérive particulièrement dangereuse de son ambassadeur et à propos de laquelle, l'Algérie avait explicitement exigé des explications.

Le Premier ministre marocain, Saad Eddine El Othmani, qui avait affiché, comme première réaction à l'annonce d'Alger de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat, mardi dernier, un certain optimisme concernant un retour à la normale des relations entre les deux pays, semble aujourd'hui «suer» pour réaliser ce voeu.
En effet, jeudi, et dans une deuxième étape de réaction, le chef de l'Éxécutif s'est désolidarisé de l'ambassadeur du Royaume aux Nations unies qui avait soutenu «l'autodétermination du peuple kabyle», affirmant même, que le discours de l'ambassadeur était juste «une réaction de provocation» et non pas «une position politique de l'État marocain». Une réponse, certes, officielle mais très... tardive! Car, le royaume a eu un temps plus que suffisant, pour réagir et rectifier l'erreur impardonnable de son ambassadeur. Mais au lieu de le faire, le Makhzen a choisi plutôt d'enfoncer le clou en offrant au ministre israélien son territoire comme une «franchise diplomatique» afin de s'attaquer à l'Algérie.
Quant au roi, il n'a pas raté une occasion, mais bien deux, pour se prononcer sur la dérive particulièrement dangereuse de son ambassadeur à propos de laquelle, l'Algérie avait explicitement exigé des explications. Lors des discours prononcés à l'occasion de la fête du Trône et du 68e anniversaire de la Révolution, Mohammed VI a «négligé» la sommation d'Alger et s'est lancé dans son délire en déplorant les tensions qui existent entre les deux pays, invitant même le président Tebboune à rouvrir les frontières, lui demandant de faire confiance à son voisin de l'Ouest. Le roi a donc sciemment occulté la demande d'Alger, pensant sûrement que l'Algérie, encore une fois, allait faire preuve de sagesse et de retenue. Mais, le vase est plein et les dernières hostilités du Makhzen l'ont fait déborder.
L'Algérie a bien fait fi de l'agression de 1963. Elle a tourné la page des accusations fallacieuses sur l'attentat terroriste de Marrakech, en 1994, et l'imposition du visa aux Algériens. Elle a pris sur elle, lorsque son drapeau a été brûlé un 1er novembre 2013 et s'est retenue face aux multiples campagnes médiatiques hostiles. Mais lorsqu'il s'agit de l'intégrité et l'unité nationales, d'espionnage et de menaces à peine voilées d'Israël, il faut bien réagir! La décision de rompre les relations diplomatiques avec le voisin de l'Ouest est donc réfléchie et bien justifiée. Car, dans ce chapelet de bellicisme et d'hostilité, il n'y a plus place à la sagesse. Encore moins à la confiance. Faut-il rappeler que, président d'honneur d'El Qods, le roi n'a pas hésité à trahir la cause palestinienne et à soutenir l'entité sioniste. Et il ne s'agit pas, là, de la première infidélité du Royaume. Hassan II avait bien été derrière la débâcle des troupes arabes lors de la guerre des Six jours en 1967.
Avant donc de s'engager dans un «show» qui ne sied guère à «sa majesté» et de jouer le rôle de la victime, dans une relation que son Makhzen n'a fait que miner depuis toujours, le Maroc devrait, peut-être, commencer par présenter des excuses officielles. Car, cette fois, sans excuses, Alger ne passera pas l'«éponge».

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