L'Expression

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Il a troublé la cérémonie des obsèques de Ali Yahia Abdennour

Tabbou la gaffe

Un cimetière ne doit pas se transformer en un lieu de joutes oratoires de tribunal populaire, d’insultes et encore moins de provocations.

La cérémonie des obsèques du défunt Ali Yahia Abdennour a été perturbée par le comportement inadmissible de Karim Tabbou qui s'est arrogé le droit d'interdire l'accès au domicile mortuaire au président du Conseil national des droits de l'homme, Bouzid Lazhari. Hystérique, Tabbou s'en est pris au président du Cndh en usant d'une violence verbale inouïe. N'était-ce l'assemblée, il aurait pu en arriver aux mains. Ses propos ont été lancés sur un ton tellement hargneux, au point d'être intelligibles. La scène, tant incompréhensible que condamnable, s'est déroulée au vu et au su d'un grand nombre de citoyens et de personnalités nationales qui ont trouvé déplacé le geste de Tabbou, d'autant qu'avant l'agression, Bouzid Lazhari n'avait été inquiété par personne. Dans l'assistance, il y avait d'autres hauts cadres de l'Etat et personne d'autre dans l'assistance n'avait l'intention de les exclure. Le geste est donc personnel et prémédité. À tel point d'ailleurs, que Karim Tabbou a «laissé» son corps s'exprimer en adoptant une posture agressive.
Une scène ahurissante qui s'était déjà produite à l'enterrement de feu Lakhdar Bouregaâ, sauf que cette fois, ce n'est pas un citoyen en colère, mais un chef d'un parti et leader politique qui aspire à guider la nation qui en a été l'auteur. C'est là une circonstance aggravante qui donne à l'acte une dimension effrayante. Et pour cause, en transgressant les principes d'une cérémonie d'obsèques pour rendre hommage à un mort, Tabbou a tout simplement profané son caractère sacré. Il a fait abstraction d'une des dimensions essentielles du culte musulman qui souligne l'inviolabilité du recueillement sur la dépouille mortelle. Même dans l'adversité et quelles qu'en soient les circonstances, le défunt a le droit au respect et à l'élévation du sens spirituel. Crier à tue-tête en proférant des insultes est un acte indigne dans un lieu censé rassembler des êtres humains accompagnant un homme à sa dernière demeure. La mort n'appartient à personne et en faire un usage politique est une ignominie. Dans l'Histoire des Hommes qui ont du respect pour l'âme humaine, des ennemis «éternels» se voient, à leur jour dernier, gratifier par des hommages réservés aux morts dans le strict respect de la tradition humaine. N'a-t-on pas vu des escadrons militaires présenter les armes à leurs ennemis morts au combat? Que dire alors d'une grande personnalité nationale décédée dans son lit et dont l'apport à la nation est reconnu de tous, même de ses plus féroces adversaires politiques? Le plus bel hommage que mérite Ali Yahia Abdennour serait que toute la nation, sans exception aucune, se prosterne devant son oeuvre, et non qu'un politique hystérique s'en approprie.
La gaffe de Tabbou aura été le «buzz» de trop. Disons-le franchement, exploiter une cérémonie réservée aux obsèques pour la perturber par des disputes, des cris de colère et des slogans politiques, relève tout simplement d'un crime de lèse-majesté. C'est même un péché moral et politique, qui vient s'ajouter à la violation de la chose sacrée. Aucune explication de Tabbou ne pourrait être recevable, sauf à demander des excuses à la personne qu'il a agressée, à toute l'assistance et surtout au défunt qui s'est battu sa vie durant contre tous les extrémismes et pour le dialogue sans exclusif. Il reste que le mal est fait et Tabbou n'a visiblement pas l'intention de le réparer. Et pour cause, il a pris la tête de la «protesta» qui a perturbé l'oraison funèbre prononcée par le SG du ministère des Moudjahidine en lançant, avec d'autres, des slogans politiques qui n'ont absolument pas leur place en ces lieux et en ce moment.
Fera-t-il le même cinéma au prochain enterrement d'un autre leader de l'opposition au pouvoir en place? À bien suivre son argumentaire, il est dans cet état d'esprit. En s'adressant à Bouzid Lazhari dans une vidéo qu'il a postée après les faits il déclare: «Tu ne devais pas venir, soi- disant, comme président du Centre des droits de l'homme.
Mais où sont ces droits de l'homme? Tu as un centre, mais tu n'as pas des droits de l'homme.» Peut-on tenir ce genre de propos dans un domicile mortuaire? L'animateur du Hirak persiste donc dans l'erreur en affichant clairement sa propre conception de la politique. Pour Tabbou, il n'existe pas de terrain neutre, ni d'adversaire et encore moins un débat d'idées. Il s'octroie une représentation populaire qu'il n'a pas et exclut tous ses contradicteurs, même d'une cérémonie funéraire.

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