L'Expression

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Oran

Sur les traces des étudiantes de 1956

Le destin individuel ne valait rien devant celui de toute une nation.

Rien n'a fonctionné dans cette ville que l'on a «européanisée» insidieusement pour faire croire sournoisement au monde que la «pacification» était en marche. En fait, les colons ont tenté d'imposer leur mode de vie aux habitants. Ces derniers, partisans, ni de l'Orient ni de l'Occident, ont rejeté ce mode de vie au point d'en découdre avec les colons jusqu'au recouvrement de la souveraineté et l'identité nationales. Belles, coquettes, aspirant à une vie meilleure, enthousiastes mais hautement éveillées ces dizaines de jeunes femmes ont adopté le mot d'ordre lancé par le FLN/ALN en boudant les bancs des lycées et des instituts pour prendre part au combat libérateur. Une arme efficace. Ce fut le 19 mai 1956. En effet, 66 ans après ce glorieux repère, des moudjahidate gardent intacts les souvenirs de leur engagement. Ces moudjahidate ont été unanimes à dire lors d'un colloque scientifique organisé par l'université d'Oran 1 Ahmed Ben Bella, que «le destin individuel ne valait rien devant celui de tout une nation». «Qu'on se mette inconditionnellement de la partie pour défendre la patrie», ont-elles réitéré. La moudjahida Fatiha, fille du savant Cheikh Saïd Zemmouchi, n'avait, à l'époque, que 16 ans et étudiait en deuxième année à l'École moderne pour filles, lorsqu'elle avait répondu à l'appel à la grève générale. Pour cette moudjahida, la grève du 19 mai n'est pas la première action à laquelle elle a participé. «Auparavant, j'avais participé à la distribution de tracts appelant à cette grève, avec six autres Algériens qui étudiaient dans cet établissement scolaire dont Leila Meftah et Sakina Dziri», a-t-elle souligné, ajoutant qu'«après sept jours de grève, nous avons été expulsées du lycée». Une expulsion qui lui a permis de rejoindre les rangs de l'Armée de Libération nationale, d'autant qu'elle entretenait, auparavant, des contacts avec des militants du Front de Libération nationale (FLN). N'oubliant aucun détail, Fatiha Zemmouchi relate avec fierté les différentes actions qu'elle a menées à Oran après qu'elle eut été chargée par Ahmed Benalla, responsable des réseaux des fidaïne à Oran, de travailler avec le chahid Ali Cherfaoui pour l'aider à mener à bien les opérations fidaïes. Après avoir contribué à la réussite de quatre opérations ayant servi de test, Hadj Benalla décida de l'envoyer au Centre de commandement de la Révolution à Aïn Tédelès à Mostaganem. C'est à partir de ce centre qu'elle a été formée au maniement des armes pour poursuivre la lutte armée jusqu'à son arrestation fin 1956, en compagnie d'autres moudjahidine et de moudjahidate dont Khadidja Khatir et Ahmed Latreche Senoussi, emprisonnée à Mostaganem, et El Malah à Aïn Témouchent. Elle a été libérée la veille de l'indépendance. De son côté, la moudjahida Khadidja Briksi a révélé qu'elle étudiait à l'époque dans un lycée marocain à Oujda avec d'autres Algériens et collectaient de l'argent et des médicaments au profit de la glorieuse Révolution de libération. Cette grève lui a servi de tremplin pour se lancer dans la lutte armée.

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