Sous les radars des médias mondiaux

L'espace d'une parade militaire grandiose, marquant les festivités du 70e anniversaire du 1er Novembre 54, l'Algérie a focalisé l'attention et les regards du monde entier. Le traitement médiatique accordé à cet événement majeur a le plus dominé l'information de ce début de week-end universel. À l'unanimité, les médias français, principaux et traditionnels intéressés par ce type de célébrations, en relation avec le passé colonial de leur pays, ont abondamment couvert et commenté la parade militaire. L'occasion pour certains porte-voix des nostalgiques de l'Algérie française de tergiverser sur les chiffres des martyrs, sur la terminologie idéologique identifiant les chouhada, les moudjahidine ou encore sur la légitimité du colonialisme.
Une occasion idoine pour cette presse, comme TV5 Monde et RFI, de glisser des insinuations et des interrogations au sujet de la modernisation de l'armée algérienne et la hausse du budget de la Défense nationale. D'autres titres, comme Le Point sont allés jusqu'à faire dans la manipulation et la désinformation, en titrant sur la perception de la jeunesse algérienne de la «Guerre d'Algérie» et la question mémorielle. Dans leur majorité, les sites d'informations et de télévisions françaises n'ont pas manqué de faire l'inventaire de l'arsenal militaire algérien, sorti à l'occasion par l'armée nationale populaire. Les commentaires et les analyses de tous bords, n'ont pas tari. En Afrique, la perception est toute autre. Les médias africains, à travers différents supports, ont tenu à partager la joie des Algériens, en retraçant avec fierté le parcours fulgurant de l'Armée nationale populaire (ANP). C'est le cas de l'Agence congolaise de presse (ACP), qui a rapporté l'ambiance générale des festivités et les messages du président Tebboune à cette occasion.
Pour la presse tunisienne, la participation de Kais Saied aux festivités de commémoration de la Révolution algérienne participe de cette volonté des deux chefs d'Etat de «renforcer les liens historiques et stratégiques entre les deux pays voisins, partageant une longue histoire de solidarité et d'engagement mutuel». Arabic21 revient, quant à lui, sur la grâce présidentielle qui a touché 4 000 détenus, accompagnant les festivités de commémoration de la guerre de Libération nationale, décrite, à juste titre, comme étant la Révolution du siècle. MasrTimes, qui a également rapporté les événements du défilé militaire commémorant le 70e anniversaire de la Révolution de Novembre 54, s'interroge: «Parade militaire et transports gratuits... Quelle est la surprise de l'Algérie?»
Pour le site britannique d'expression arabophone DW, «le défilé militaire algérien marquant le 70e anniversaire de la Révolution intervient dans un contexte où l'Algérie cherche à confirmer son ‘'leadership militaire'' dans la région du Maghreb». Et de s'interroger au sujet des «messages véhiculés par l'Algérie à travers ce gigantesque défilé militaire». Al Hadath qualifie les célébrations du 70e anniversaire de l'indépendance nationale de grandioses, «avec un grand défilé militaire». L'article du journal cite les «chars et chasseurs modernes, systèmes S400 et missiles Iskander...» pour illustrer son récit sur la parade militaire. Le site d'information russe RT Arabic cite la libération des 4 000 détenus, suite à la grâce présidentielle, qualifiant le défilé militaire d'imposant et de gigantesque.
Il va sans dire que l'Algérie, de par le rôle qui lui a été assigné en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU et son engagement en faveur des causes justes, gagne en sympathie et en renommée au sein du concert des nations.