HAUSSE DES PRIX DU PETROLE
Reprise économique ou tensions ?
Les prix du pétrole ont connu une hausse significative, la plus importante depuis plus de cinq mois. Le brent de la mer du Nord pour livraison rapprochée en avril a ouvert, hier matin à Londres, à 23,90 dollars pour ensuite clôturer à 23,33 dollars.
Les marchés pétroliers commencent, vraisemblablement, à intégrer la baisse de production initiée par les pays de l´Opep et confortée par les efforts de restriction des pays non-membres. L´optimisme qu´a affiché le secrétaire général de l´Opep, M.Ali Rodriguez lors de sa récente visite à Moscou concernant le maintien des restrictions russes, ont influé effectivement sur les maisons de courtage qui poussent ainsi les prix à la hausse. Il se trouve également que la situation dramatique au Proche-Orient et les différentes tensions dans la région du Golfe rendent les marchés encore plus nerveux. Plus que le conflit au Moyen-Orient, c´est la position ferme de l´Irak contre le retour des inspecteurs de l´ONU qui influe le plus, selon les observateurs, sur les marchés mondiaux. Il reste que, dans la perspective d´une potentielle reprise économique, les marchés préfèrent rester optimistes. «Le cours du brent augmente à cause des mouvements spéculatifs, les fonds d´investissement sont revenus en force sur le marché. A court terme, les cours ne devraient pas s´affaiblir à moins d´un rebondissement», a ainsi précisé un analyste à Barclays Capital.
La visite du ministre de l´Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, à Moscou, à la veille de la réunion de l´Opep devant se tenir ven- dredi à Vienne, a porté justement sur la nécessité de coopération pour soutenir les cours du pétrole à «un niveau acceptable pour le producteur et pour le consommateur». Aussi, amener la Russie à maintenir ses efforts consentis en décembre dernier, au-delà du premier trimestre 2002, garantira certainement un prix moyen supérieur à 20 dollars. Les Russes continuent tout de même à entretenir le suspense et se gardent de prendre clairement position. Sur ce point, le quotidien russe Izvestia doute que les responsables russes apportent plus d´éclaircissements à Chakib Khelil.
Les entretiens qu´il aura avec les principaux pétroliers russes pourraient, en revanche, apporter davantage de précisions et peut-être pousseraient-ils ces compagnies à adopter une attitude plus coopérative. Pour rappel, nombre de pétroliers russes ont prévu une hausse considérable de leur production pour cette année.