Quand on va vers la montagne...

Des milliers de personnes, jeunes et moins jeunes, des familles se sont donné rendez-vous vendredi au niveau des différents sommets des montagnes de la vallée de la Soummam, dont certains sont encore enneigés. Et pour cause. Des galas artistiques y sont organisés en plein air. Ils ont été animés par des vedettes de la région.
Depuis que des initiatives privées d'aménagement des lieux ont vu le jour, les visiteurs ont pris de l'assurance afin de s'y rendre chaque week-end. Et lorsque les agences de voyages se mettent de la partie, cela donne des scènes des plus insolites à ces endroits qui, par le passé, ne sont visités que par les connaisseurs et les habitants de la région.
Ce n'est plus le cas ces dernières années et plus particulièrement en ces journées printanières. Venus pour la plupart des villes voisines, Béjaïa, Bouira, Tizi Ouzou et Bordj Bou-Arréridj, le sommet de l'Akfadou, qui culmine à plus de 1 600 mètres d'altitude et où est implanté le centre de télédiffusion algérienne (TDA) a été pris d'assaut par des visiteurs.
Depuis qu'un investisseur privé a créé un parc dénommé «Green land park», cet endroit que l'on ne visite que lors des fortes chutes de neige est devenu un lieu d'attraction par excellence. Avant-hier, il a été «envahi» par des milliers de personnes. Cela valait le déplacement. Aghilès Zikioui et Mourad Guerbas s'y produisaient. Entre amis ou en famille, les spectateurs étaient fort nombreux à s'impatienter depuis la matinée. Pour les enfants, l'investisseur a presque tout prévu. Une piscine gonflable avec de petites embarcations, un toboggan géant, bref de quoi occuper les bambins avant le spectacle, qui ne débutera que vers 15 h.
Sous un soleil de plomb les deux artistes se sont donnés à fond devant leur public, visiblement connaisseur. Mais l'incivisme de certains et le manque d'expérience des organisateurs a quelque peu déteint sur la joie de cette journée. Tout comme l'axe routier qui y mène. Exigu et totalement défoncé, il aura fallu du temps pour parvenir au sommet et tout autant pour le quitter. Les autorités sont interpellées dans ce sens. La promotion du tourisme de montagne nécessite l'accompagnement des autorités communales et de la wilaya. Y penseront-ils un jour?
Aguelmîm n'yikerri, «le lac du mouton», si on peut le traduire ainsi, est l'autre sommet situé dans la commune de Tibane, qui a vécu une ambiance similaire. Deux associations, l'A.C.S d'Imaghdacène (Akfadou) et le C.S.A Olympique Tibane, ont fait de ce lieu l'attraction du jour.
Des centaines de femmes et d'hommes s'y sont rendus par bus et par véhicules particuliers afin d'assister à la double célébration d'Aderyis et de la Journée internationale de la femme.
«Sur place, on y découvre une riche exposition de produits du terroir: robes kabyles, objets artisanaux et oeuvres d'art. Un festival sportif, des chorales et des prises de parole ont égayé l'évènement. À midi, un couscous Aderyès est servi pour les invités», décrit le poète d'Akfadou, Khellaf Oudjedi. Pour terminer en beauté, Taous Arhab a animé un spectacle clôturant cette journée en apothéose.
Des échos nous sont parvenus de l'autre site, le lac noir, qui a vibré lui aussi sous les couleurs du printemps, en dépit de l'état piteux de l'axe routier qui y mène. Béjaïa regorge de sites historiques et naturels, faisant d'elle un pôle touristique par excellence.
Loin du bruit des vagues et du brouhaha des cités urbaines, des lieux féeriques sont disponibles à profusion afin d'accueillir des visiteurs. Depuis quelques années, le plaisir des randonnées, appuyé par l'organisation de galas artistiques, a transformé ces lieux en des endroits paradisiaques.
Fortement diffusé, à travers les réseaux sociaux, par les participants eux-mêmes, de nombreux endroits se sont fait connaître et donnent envie de s'y rendre.
La forêt d'Akfadou est, à titre d'exemple, de ceux-là. Elle attire de plus en plus de visiteurs. Elle est devenue ces derniers temps, la nouvelle destination des vacanciers et autres amoureux de la nature et de la découverte.