L'Expression

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La féte de l'olivier et la foire du miel clôturent en apothéose

Qu'en est-il des produits du terroir?

L'organisation des filières doit passer au stade économique.

La 9ème édition de la fête de l'olivier, de Maatkas, organisée par l'association environnementale Ikhoulaf du village Ait Zaïm vient de se terminer dans une ambiance grandiose. C'est une réussite absolue au vu de la difficulté d'organiser un évènement d'envergure à la fois économique et culturelle. Elle a pris fin tout comme la foire au miel de Djurdjura qui a regroupé des dizaines d'apiculteurs au niveau de la place de l'olivier de la ville de Tizi Ouzou.
D'autres évènements du même genre suivront sans nul doute avec une organisation très minutieuse assurée par des associations, les services concernés et les instances élues.
Bien sûr, ils clôtureront dans une belle ambiance. Mais, comme les précédentes manifestations, les prochaines ne changeront rien aux conditions des artisans et des filières concernées. Preuve en est:après la clôture de la foire au miel, les apiculteurs avec lesquels nous nous sommes entretenus étaient unanimes à dire que leur filière reste toujours au bord du gouffre. Les apiculteurs sont toujours, malgré les dizaines de foires et de salons tenus depuis des décennies, sans perspectives sérieuses. Ces derniers se plaignent toujours de l'absence de moyens de certification, de labellisation et surtout de circuits commerciaux à même de leur permettre de vendre leurs produits.
La filière oléicole ne baigne pas dans de meilleures conditions. Bien au contraire. Malgré les quelques initiatives pour la labellisation de l'huile d'olive locale, il n'en demeure pas moins que ce produit s'écoule encore, en majorité, en dehors des circuits commerciaux légaux.
On trouve toujours hélas l'huile d'olive de Kabylie vendue dans des bouteilles rejetées par les industries comme les eaux minérales et les lubrifiants. Ce ne sont pas uniquement le miel et l'huile qui font face à cette absence de perspective, mais tous les produits du terroir et de l'artisanat.
Aussi, des apiculteurs affirmaient que le changement du modèle de gestion de ces créneaux s'impose. «Ça ne peut plus continuer comme ça. Les hautes autorités du pays doivent agir rapidement.
La situation ne peut pas bouger au niveau local si les hautes autorités ne donnent pas un coup de pied dans la fourmilière», préconise Lounès, apiculteur de métier qui a hérité son savoir-faire de son père. Ce dernier affirme que la gestion des foires et des salons ne doit plus être du ressort des associations et de l'administration. «Pourquoi ce sont les associations qui organisent ces foires et salons? N'existe-t-il pas des boîtes spécialisées dans l'organisation d'évènements?», s'interroge-t-il.
D'autres apiculteurs insistent sur le caractère éminemment économique de ces foires et salons. «Moi, de toute façon, j'ai décidé de ne plus participer à ces foires bidons qui cultivent encore la «folklorisation» de nos métiers alors que nous, nous voulons développer économiquement nos filières», déplore Saïd, un autre apiculteur spécialisé dans la transhumance, mais qui se plaint de l'absence de bouchées commerciales. «Moi, je veux rentabiliser mon invitation. Donc, je viens ici pour vendre non pas pour danser. Ça ne marche plus, cette organisation de foires sans acheteurs. Nous exposons nos produits alors que certains nous exposent nous mêmes pour faire croire à leurs chefs qu'ils travaillent. C'est bon. Qu'ils ne cherchent plus après moi», tonne un jeune apiculteur qui reconnaît cependant, que les services de l'agriculture s'acquittent bien de leur tache via des formations et du suivi sanitaire sur le terrain. «Oui, ils font bien leur travail, ces gens- là. Mais le problème reste posé au niveau de la commercialisation de notre produit et de la promotion du produit du terroir et de l'artisanat au niveau externe», reconnaît-il.
En fait, les agriculteurs spécialisés dans les produits du terroir ainsi que les artisans appellent, en effet, les hautes autorités du pays à agir pour sortir ces filières de la folklorisation sclérosante qui les maintient dans le sous-développement.
Aujourd'hui, l'organisation des filières doit passer au stade économique en considérant ces métiers comme de vrais petits investissements. Il doit en être de même pour les foires et les salons qui devront impérativement sortir de l'organisation folklorique en les confiants aux boîtes spécialisées pour en faire de vrais évènements économiques et de promotions. Chacun son métier et les vaches seront bien gardées.

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