Plus de 50 millions de mètres cubes d’eau dans les réserves

Selon les estimations de l’hydrologue et universitaire Malek Abdeslam, le volume d’eau emmagasiné jusqu’au 26 du mois de janvier en cours par le barrage de Taksebt a atteint les 50 millions de mètres cubes. Ce qui représente près de la moitié de ses capacités, en soustrayant les pertes causées par l’envasement dont il souffre ces dernières années. Le barrage de Taksebt est initialement doté d’une capacité de stockage évaluée à 180 millions de mètres cubes. Les dernières années, faut-il le rappeler, ce dernier a atteint les taux les plus bas à cause de la baisse drastique de la pluviométrie. Cette année donc, avec les dernières pluies et surtout les neiges accumulées sur les hauteurs du Djurdjura, le cumul d’eau emmagasiné a rapidement augmenté. Les 50 millions de mètres cubes ont été atteints en l’espace de quelques jours grâce à la fonte des neiges. Il faut savoir que l’épaisseur de la neige était estimée au 24 janvier 2025 entre 60 cm et 1,2 m sur les plateaux de Haizer à partir de 1 900 m, selon Abdeslam, qui indique que le totalisateur Nivo-Pluviomètre installé en 1952 a été réactivé en 1988 par Larbi Ait Maamar de l’ANRH et Malek Abdesselam. Cet équipement se trouve sur le plateau de Haizer à 1 930 m, un autre à 1 600 m, et 6 autres (3 à Tirouda, 2 à Akouker, 1 à Tizi N’Kouilal). Il faut savoir aussi que ce cumul qui rend optimistes les populations quant à l’alimentation en eau potable ces dernières années pourrait être plus grand si la station de transfert des eaux du Sébaou vers le barrage de Taksebt n’était pas tombée en panne au mauvais moment. Cette dernière a, en effet, cessé de fonctionner après les pluies diluviennes tombées en l’espace de quelques jours seulement. Ce qui a causé son émersion. Le wali de Tizi Ouzou, qui était sur place ce dimanche, a donné de fermes instructions pour que l’infrastructure soit fonctionnelle en fin de semaine, c’est-à-dire jeudi ou vendredi. Notons, par ailleurs, que cette station a été d’une grande utilité depuis sa mise en marche en 2023. D’une capacité de transfert de 270 000 m3 par jour, elle a pu récupérer une bonne partie des eaux de l’Oued Sébaou qui devaient rejoindre la mer. Aussi, pour plus d’efficacité, les experts préconisent-ils la multiplication de ces infrastructures tout le long de l’Oued Sébaou afin de récupérer le maximum d’eau. Toutefois, ces derniers relativisent quant au coût de ces stations qui devront être dotées de matériel de pompage plus grands, étant donné qu’elles seront situées à des niveaux plus bas que la surface sur laquelle se trouve le barrage de Taksebt. En tout état de cause, l’année 2025 s’annonce déjà sans stress hydrique. Les populations sont assurées de la disponibilité de l’eau dans les robinets jusqu’à la fin de l’année. Les prochains épisodes pluviométriques devront renforcer davantage les capacités du barrage qui pourrait même atteindre les 50% au printemps.