L'Expression

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Pieds-noirs, harkis et compagnie

Dans les nouveaux principes de droit, certains veulent inscrire l'égalité entre la victime et le bourreau. Il n'y a pas de raison, disent-ils, pour que le bourreau seul ait à se repentir, il faut que la victime aussi en fasse de même. Ainsi, précise-t-on du côté de Perpignan, chacun aurait fait son chemin. De quel chemin s'agit-il? Et vers quoi mènerait donc ce chemin?
De nos jours, et selon cette nouvelle approche de la relation bourreau-victime, et au nom d'une perception aussi bizarre que particulière de l'égalité pour tous (celui qu'on retrouve, par exemple, comme le mariage pour tous) d'aucuns donnent droit au bourreau d'exiger de sa victime de lui demander pardon! Comme quoi la repentance n'est plus, toujours selon eux, un acte attendu de celui qui torture et qui tue mais aussi - et surtout - de celui qui a été torturé ou assassiné. Pourquoi est-ce qu'une victime doit-elle demander pardon à son bourreau? De ne pas l'avoir laissée la torturer davantage? Peut-être? De ne pas l'avoir laissé la violer plus? Probablement! De ne pas l'avoir laissée la tuer davantage? Possible!
Lorsqu'un peuple, vivant en paix chez lui, voit arriver des envahisseurs armés qui se mettent à massacrer des tribus dans leur totalité, à brûler des dechras entières, à expatrier des pans entiers de la population et finissent par prendre possession de leurs terres et de leurs richesses, on appelle cela des barbares, des fous, des malades, des criminels. Certes, l'histoire de l'humanité en connaît des cas comme ça, mais ce n'est pas, cela ne doit pas être et cela ne sera jamais un prétexte à justification de ce que ces barbares ont fait. Ce n'est pas parce que les Américains ont exterminé les tribus indiennes d'Amérique qu'il est permis aux mercenaires engagés par la France coloniale de faire de même en Algérie.
Le peuple français n'étant pour rien dans cette affaire, nos propos ne le concernent nullement. Au contraire, nous avons toujours souligné l'importance de l'aide et du soutien d'un grand nombre de Français à la cause du peuple algérien et nous continuerons à le faire. Ceux que nous visons ce sont ces individus qui ont tué, qui ont torturé, qui ont volé, des individus dont l'histoire nous dira qu'ils étaient, pour la plupart rejetés par leur société, prisonniers, criminels et qui avaient répondu (de leur propre gré le plus souvent) à l'appel de l'Etat colonial français de venir coloniser l'Algérie.
Qui nous demande de nous repentir aujourd'hui? Des pieds-noirs et les harkis! Précisons d'abord qu'il ne s'agit pas de tous les pieds-noirs, mais seulement d'un groupe, d'une partie d'entre eux car ce ne sont pas tous les pieds-noirs qui partagent cette approche ridicule et idiote. Ce qui n'est pas le cas des harkis qui la partagent dans leur ensemble cependant. Mais laissons les traîtres de côté pour l'instant. De quoi nous repentir? d'avoir récupéré nos terres, certainement, et d'avoir arraché nos richesses aux mains des voleurs et des spoliateurs dont une grande partie était formée par des pieds-noirs justement! Des mercenaires venus de tous les pays, chassés par la misère et l'indigence ont trouvé chez nous terres et richesses, s'en sont emparés et se sont déclarés maîtres de ce pays qui n'est pourtant pas le leur! Rappelons tout de même que ce sont ces pieds-noirs qui ont quitté, de leur propre chef, l'Algérie alors que personne ne les avait mis dehors. De quoi voudraient-ils qu'on leur demande pardon? D'avoir préféré partir lorsque le pays était à plat et que leur présence pouvait être utile?
D'avoir consciemment abandonné un peuple fatigué, meurtri par une guerre qui lui avait été imposée? Peut-être! A chaque fois qu'on parle de la colonisation française en Algérie, et avant même qu'on dise deux mots, ces mêmes groupes infects de quelques pieds-noirs, nostalgiques d'une Algérie qui ne leur appartient plus, se mettent à aboyer à propos de routes qu'ils auraient construites chez nous, des villes qu'ils auraient érigées dans notre pays et, comme ils aiment à le rappeler, d'une civilisation qu'ils nous auraient importée. Tiens donc!
Ces routes, pour la gouverne des malades, servaient d'abord et avant tout à acheminer notre blé, notre phosphate, notre charbon, notre pétrole, nos pommes de terre et tous nos autres légumes et fruits vers l'Hexagone. Les Algériens, à dos d'âne pour les plus chanceux, empruntaient d'autres voies et se faisaient lacérer les pieds par les cailloux d'autres chemins. Ces villages étaient aussi et d'abord ceux des colons. Quant à la prétendue civilisation importée, mieux vaut ne pas en parler! Et puis, si c'est cela le problème, reprenez donc vos routes et donnez-nous les vies que vous avez prises. Reprenez vos constructions et redonnez-nous nos richesses. Notre pétrole, notre minerai, notre blé, notre charbon, nos hommes, nos enfants... redonnez-nous ce avec quoi vous avez bâti votre développement.
En déposant une plainte absurde contre Macron pour le fait d'avoir dit que «le colonialisme français est un crime contre l'humanité», le président d'une association de frustrés a déclaré que «en parlant à Alger, un lieu symbolique, de crime contre l'humanité, cela veut dire que les pieds-noirs, les harkis sont finalement des agents de ce crime contre l'humanité. 25.000 pieds-noirs ont été tués dans la guerre contre les nazis. Et, s'il y a crime contre l'humanité, comment considérer le massacre de 100.000 harkis? Il faut que chacun fasse le chemin de vérité. Il ne doit pas y avoir de repentance à sens unique». Comme si nous avions quelque chose à avoir avec la guerre contre les nazis. Voudraient-ils que nous leur demandions pardon parce que la guerre contre Hitler leur a coûté quelques vies? Et pourquoi donc? Non, rien de tout cela car les morts du nazisme sont à voir avec les nazis et pour les harkis, il faut voir avec la France qui les a abandonnés après qu'ils ont trahi leur pays.
C'est la France qui n'a pas voulu d'eux alors qu'ils étaient français pour la plupart. D'ailleurs, jusqu'à présent, elle n'en veut toujours pas et elle a certainement raison car un traître cela reste un traître. On ne sait jamais!

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