L'Expression

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Les questions économiques et sociales en débat

On ne parle pas que de politique au FFS

La rencontre est animée par des économistes et syndicalistes.

Le siège du FFS a abrité, hier, une conférence économique et sociale. Les volets social, économique et sécurité énergétique ont été abordés par les intervenants. Le membre de l' instance présidentielle, Hakim Belahcel, a souligné, à l'ouverture des travaux de la rencontre, que «les recommandations et conclusions issues de ladite conférence seront utilisées pour constituer une base de données fiable et objective de la réalité de notre situation socio-économique et proposer des mesures d'urgence et à moyen terme pour répondre aux aspirations et revendications des citoyens». Dans ce sillage, il a qualifié le Plan d'action du gouvernement d' «un plan sans perspectives, qui ne répond pas aux revendications des citoyens». Des économistes, à l'image de Mourad Goumiri, économiste et professeur associé, Bessaha Abdarrahim, macro-économiste au niveau du FMI, Mustapha Mekideche, économiste et Khodir Madani, ainsi que des syndicalistes, à l'image de Messaoud Boudiba, porte parole du Cnapest et Noureddine Bouderba, spécialiste des questions sociales ont pris part à cette conférence. Ce dernier a évoqué les questions d'actualité, dont celle liée à la suppression des subventions pour les remplacer par des transferts directs aux personnes nécessiteuses. D'après l'intervenant, la question qui se pose d'elle-même est «quel sera l'impact de cette suppression sur la majorité de la population?» Il ressortait, dit-il, « de quelques études effectuées par des organismes compétents, que les pauvres ressentiront trois fois plus l'effet négatif de cette mesure sur leurs revenus, que les riches». De plus, affirme-t-il, «aucun pays au monde, ayant expérimenté cette démarche, n'a pu réussir à remplacer les subventions par un ciblage monétaire». Le ciblage, poursuit-il, «sera beaucoup plus difficile à concrétiser en Algérie, d'autant que plus de 50% de l'activité économique sont dominés par l'informel». «Dans les pays où on a tenté cette expérience, on a enregistré un taux très important, oscillant entre 40 et 50%, d'erreurs d'inclusion et d'erreurs d'exclusion des personnes vulnérables», a-t-il soutenu. «En Algérie, non seulement on aura du mal à identifier les riches, mais il faut savoir que ce sont 80% d'Algériens qui ont besoin de ces subventions», indique-t-il, soulignant que «la suppression des subventions constitue un danger sur la stabilité et la cohésion nationale». Pour cet expert, la politique sociale en Algérie, est «injuste»: «nous sommes le seul pays au monde où l'IRG, prélevé à la source, est supérieur à l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS)». Il a déploré le fait que l'augmentation du point indiciaire ne concernera que la fonction publique. Autrement dit, «elle ne touchera pas les 3 millions de salariés du secteur privé ni les 3,2 millions de retraités et encore moins les 2 millions de chômeurs...», précise-t-il. Par conséquent, il a proposé «d'augmenter en parallèle le Snmg, qui, du moins, concerne tout le monde et auquel sont indexées toutes les aides sociales». En outre, il a fait savoir qu' «en usant de moyens juridiques, dont son droit d'extension, l' État pourrait imposer l'application de cette augmentation aux privés...». Dans ce contexte, pour faire face à la crise, il a appelé les autorités «à décréter une augmentation conséquente aux retraités, une réduction conséquente de l'IRG sur les fractions les plus faibles du salaire, la consolidation des transferts sociaux et des dépenses publiques». De son côté, le porte-parole du Cnapest a soutenu qu' «en raison de l'érosion continue du pouvoir d'achat, la revalorisation salariale vient en tête des revendications des enseignants». Il a dénoncé les multiples pressions que subissent les syndicats autonomes. Pour l'économiste Mourad Goumiri, il est impératif qu' «il y ait un débat démocratique sur la distribution des impôts en Algérie». «Il existe une profonde discrimination sur la manière de redistribuer les impôts, qui a contribué grandement à créer des zones d'ombre», a-t-il estimé, rappelant que «plusieurs communes peinent à consommer leur budget car elles ne sont pas outillées pour cela». «Le pouvoir de l'élu local n'a pas cessé de se rétrécir au profit du wali et du chef de daïra, et ce, depuis 1967», a-t-il souligné, regrettant qu' «une décision du P/APC ou du P/APW est constamment soumise au visa du wali ou du chef de daïra et que le fonctionnement du Fonds de soutien aux collectivités locales, qualifié de caisse noire, contredit les règles des finances publiques». De son côté, Bessaha Abdarrahim, macro-économiste, qui intervenait depuis les États-Unis, a prévu que «l'économie algérienne sera davantage déséquilibrée à la fin de 2021 suite à la mauvaise gestion du choc pétrolier et de la crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19». «Si l' Algérie tergiverse à opérer au plus vite des réformes structurelles, elle risque de pointer au FMI», a-t-il mis en garde. L'économiste Mustapha Mekideche a émis un certain nombre d'interrogations: «L'Algérie a-t-elle rompu avec le financement rentier de la société et de l'économie?», «la menace sur la cohésion sociale, engendrée par l'érosion du pouvoir d'achat de la majorité de la population, y compris la couche moyenne, est-elle prise en charge?» etc. Il a déploré l'incertitude qui plane sur la prise en charge de la dette intérieure, rappelant qu'en matière d'endettement extérieur, il y a deux options qui s'opposent, celle du FMI, qui prône la dévaluation de la monnaie nationale, accompagnée par le recours à l'endettement extérieur et celle du chef de l' État, qui persiste et signe, que l'Algérie ne recourra pas à l'endettement extérieur. 

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