La professeure Yasmine Belkaid, directrice de l’Institut Pasteur
«Mon pays d’amour, l’Algérie»
Digne fille de Abou Bekr Belkaid, elle lui a rendu hommage tout en rappelant sa fierté d’être algérienne. Un discours lourd de sens qui est en train de faire le «buzz».

Une vidéo bouleversante fait actuellement le tour des réseaux sociaux. On y voit la professeure Yasmine Belkaid, scientifique de renommée mondiale, prononcer un discours émouvant lors de la cérémonie de remise des Prix « Great Arab Minds » aux Émirats arabes unis. Honorée dans la catégorie « médecine », cette immunologiste, directrice générale monde de l’Institut Pasteur depuis mars 2023, a marqué les esprits par ses mots puissants et son attachement indéfectible à l’Algérie. Yasmine Belkaid n’est pas une figure ordinaire. Deuxième femme à diriger l’Institut Pasteur en 157 ans d’existence, son parcours inspire admiration et fierté. En recevant ce prestigieux prix, elle a tenu à rappeler les racines profondes de son succès, ancrées dans l’histoire et la mémoire. Dans un discours qui a donné la chair de poule à l’assistance, elle a d’abord rendu hommage à son père, Abou Bekr Belkaid. Ce dernier, Moudjahid, ancien ministre et défenseur infatigable de la science et de la recherche, a été assassiné le 28 septembre 1995 lors de la décennie noire. « C’était un défenseur infatigable de la recherche et de la connaissance », a déclaré sa fille avec une émotion palpable. « Sa croyance inébranlable dans le pouvoir de transformer la science a joué un rôle fondamental dans mon propre parcours », a-t-elle ajouté. « Aujourd’hui, j’honore mon père, ma famille, mes enseignants et mes étudiants », a-t-elle soutenu. Mais c’est sa conclusion qui a marqué les esprits et touché les cœurs : « Et bien sûr, mon pays d’amour, l’Algérie. » Ces quelques mots, simple , mais porteurs d’un message fort, rappellent l’attachement indélébile des membres de la diaspora algérienne à leur terre natale. Malgré les honneurs et les distinctions internationales, cette grande scientifique n’a pas oubliée ses racines et son identité. Ce discours a également fait écho à une réalité souvent vécue par les cerveaux algériens établis à l’étranger. Celle qui occupe aujourd’hui un poste prestigieux que beaucoup envient refuse qu’on lui ôte son identité. Certains voudraient la présenter comme une Française, mais elle a parlé haut et fort de l’Algérie, le pays pour lequel son père a combattu et donné sa vie. U ne leçon de fierté, une déclaration d’amour à un pays qu’elle continue de représenter avec brio. Une piqûre de rappel pour ceux qui oublient d’où ils sont venus…