Les pyromanes sont de retour

Le RCD, en même temps que les ârchs dits radicaux, perdent de plus en plus de terrain au profit des délégués et des militants partisans d´une solution concertée et juste pour tous.
Ce qui a précipité cet effondrement, immuable depuis le début, c´est l´entrée en lice du FFS, venu sauver la région de Kabylie d´un très dangereux dérapage vers l´inconnu.
Les citoyens, désirant dans leur écrasante majorité continuer à militer dans un cadre national et nationaliste, refusant le «partionnement» du pays, ne pouvaient que se détourner des radicaux dont le premier pas aura, sans doute, été de décréter la plate-forme d´El-Kseur scellée et non négociable alors que chacun sait qu´en politique l´art des concessions est le principe même de la réussite durable et des avancées notables sur la voie de la démocratie, de la liberté et de l´instauration d´un Etat de droit digne de ce nom.
La décision du FFS de prendre part aux élections locales, présentant des listes dans toutes les communes de la Kabylie, a bien prouvé que ce parti historique, dont la crédibilité ne peut, en aucune manière, être remise en cause, garde intacte sa très forte implantation dans la région, réduisant à néant les «velléités» pyromanes de certains acteurs plus ou moins apparents en Kabylie.
C´est ce recul, visible à l´oeil, nu, qui fait que le mouvement des ârchs, toujours aux mains des radicaux, plus ou moins contrôlés par le RCD, arrive à mobiliser de moins en moins de monde.
Ce que voyant, le parti du Dr Sadi, selon des informations crédibles et recoupées, compte rééditer l´«exploit» de 95, à savoir, tenter de manipuler, de nouveau, les enfants en bloquant toutes les écoles de la région de Kabylie dès la rentrée scolaire en vue de générer d´autres troubles assez graves pour empêcher le bon déroulement du scrutin du 10 octobre prochain et, partant, contribuer à isoler un peu plus la Kabylie dans le cadre du mouvement autonomiste qui s´est fait jour au lendemain des troubles d´avril 2001 et qui n´a jamais cessé de prendre de l´ampleur sous des formes diverses, mais pas toujours situées là où l´on croit qu´ils se trouvent.
Le RCD, qui se sait isolé, depuis ses errements dans le giron du pouvoir, la très mauvaise gestion faite des troubles en Kabylie et les purges de Sadi qui ont vidé le parti de la majeure partie de ses cadres de valeur, semble vouloir jouer son ultime carte en drivant personnellement cette opération de grande envergure avec l´aide de certains délégués radicaux qui, après s´être momentanément dédits de leurs mandats, ont cu-rieusement demandé à reprendre du service.
L´objectif manifeste est, sans doute, de réitérer l´exploit de 95, qui avait vu la région subir une année scolaire à blanc grâce aux bons soins du MCB Coordination très proche du RCD.
Mais, cette fois, le challenge sera beaucoup plus difficile à relever. Non pas seulement à cause de l´entrée en lice du FFS avec lequel il faudra toujours compter, mais aussi et surtout parce que ni les ârchs radicaux ni le RCD n´arrivent à mobiliser les foules comme ils le faisaient dans le temps. Ce n´est pas tout.
En excluant Ali Ould El-Hadi, patron du MCB coordination, autoproclamé seul MCB devant le pouvoir et l´Eternel, le patron du RCD s´est privé d´une organisation de taille qui aurait pu l´aider à mener à bien son objectif.
Enfin, les nombreux échos parvenus montrent bien que les citoyens n´ont pas l´intention de se laisser manipuler.
Les enseignants, les associations des parents d´élèves, les syndicats et même de nombreuses figures de proue du mouvement citoyen ont l´intention de se mobiliser pour empêcher que les enfants soient de nouveau pris en otage dans un conflit qui ne les regarde en rien.