Bouira
Les premières pluies arrivent
L’atmosphère, s’étant rafraîchie, on la respirait avec délice. Quant aux trottoirs, les voilà qui débordaient.
De la pluie par temps caniculaire, cela n’a, météorologiquement, c’est-à-dire, aujourd’hui, scientifiquement, rien de surprenant. La chaleur provoque la condensation de l’eau et l’eau fortement condensée se résout automatiquement en pluie. C’est aussi simple que cela. Mais quand ladite pluie arrive après une très forte sécheresse et, inattendue le matin et aussi en milieu d’après midi, il se met à pleuvoir à grosses gouttes, vers le soir, avouons que c’est quand-même un peu fort. Et c’est ce qu’il s’est passé ce samedi soir.
Il était 17 heures passées. Et l’air conservait cette chaleur qui avait paru insupportable toute la journée. Soudain, un coup de vent, suivi de près par un autre. Dans la rue, un monsieur leva la tête vers le ciel qui s’était couvert de nuages noirs. «La météo annonce de la pluie vers 18h, dit-il. La température baissait subitement. De 40°C, elle chuta à 21°C. Et puis, les premières gouttes se mirent à tomber, larges comme des pièces de cent dinars. Doucement d’abord. Comme une semonce pour les passants qui commencèrent à courir pour chercher un abri. Puis de plus en plus vite, de plus en plus cinglante. Au bout de cinq minutes, c’est un ruissellement céleste. Le vent soufflait en rafales, de temps en temps. Sans faire de dégâts, heureusement. Combien de temps cela avait-il duré ? Dix minutes, selon certains. Un quart d’heure, selon d’autres. Ce qui est sûr, c’est que chacun a pu sentir les bienfaits de ce court épisode pluvieux. L’atmosphère, s’étant rafraîchie, on la respirait avec délice. Quant aux trottoirs, les voilà qui débordaient.
Pendant plus d’une demi-heure, ils ressemblèrent à des ruisseaux. Des marres où des canards auraient nagé avec plaisir s’étaient formées, là où les rues rencontraient du plat, une petite dépression. On en mesurait la profondeur aux roues des voitures qui les traversaient.
Enfin les nuages s’émiettèrent, à l’ouest et au nord, alors que le ciel demeurait menaçant à l’est et au sud. Combien nous en avons eu en termes de précipitations et de pluviométrie ? Dix minutes ? Peut-être moins. Peut-être plus. Mais cela a fait beaucoup de bien et cela laisse présager un automne précoce et pluvieux. « Nous en avons assez de cette chaleur qui persiste depuis des années », commenta un autre passant quand l’orage fut au loin.
Le tout, bien sûr sans tonnerre et sans éclair, juste un petit arc en ciel à l’horizon pour avertir que cette courte perturbation atmosphérique est terminée, mais qu’une autre pourrait recommencer le jour suivant.