L'Expression

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Révision de la constitution, législatives anticipées en attendant les élections locales

Les paris réussis du Président

La partie ne sera pas facile. Les institutions de la République doivent être au cœur du débat et du combat pour la démocratie et les libertés.

Avec son président élu par ses pairs, la 9e législature a débuté avant-hier. Ce n'est pas une fin en soi et encore moins l'accomplissement de l'oeuvre édificatrice de la nouvelle République. Cela est un fait admis de tous. Le pouvoir législatif renouvelé en profondeur a encore besoin de s'affirmer sur la scène politique, marquer son territoire par rapport à un Exécutif traditionnellement dominateur. Tout le sens que le chef de l'Etat entendait donner à la révolution silencieuse qu'il a entreprise au sein des institutions de la République consiste, justement, à mettre l'Assemblée populaire nationale entre de nouvelles mains. Ce sera ensuite à ces mains-là d'en faire un pouvoir au sens constitutionnel du terme.
La promesse présidentielle est tenue, puisque la Constitution et le Code électoral, profondément amendés, ont produit leurs effets. Une APN plus jeune, plus instruite et pluridisciplinaire est désormais une réalité dans le paysage politique national. Aux élus de la nation de montrer collectivement et individuellement leur volonté d'indépendance vis-à-vis de l'Exécutif. Laquelle indépendance est d'autant plus possible d'affirmer que le président de la République et le Premier ministre n'ont pas sollicité les compétences des députés pour former le gouvernement. Cette spécificité qui peut étonner est en réalité une opportunité pour tous les députés, même ceux qui émargent dans la majorité présidentielle, de demander des comptes. Bruyamment s'il le faut et avec insistance surtout. Le voeu du chef de l'Etat ne se limite pas à pouvoir «gouverner tranquille». Le mode de scrutin qu'il a proposé et l'organisation constitutionnelle des pouvoirs sont censés lui rendre la tâche ardue. Mais encore faut-il que le personnel politique prenne conscience de sa véritable mission. Celle-ci ne consiste pas à attendre des initiatives gouvernementales pour les appuyer. Auquel cas, les élections législatives n'auront servi qu'à conforter un seul pouvoir donnant du système l'image déformée d'un pouvoir sans contrôle. Aucune différence avec l'Algérie d'avant le 22 février 2021. C'est dire tout l'intérêt pour le pays d'avoir une élite politique dynamique, dont le véritable rôle sera d'éviter les déviances du pouvoir exécutif.
Le président de la République s'est donné la mission de reconstruire pierre par pierre le nouvel édifice institutionnel. Il a pris la salutaire précaution d'écarter le personnel politique empêtré dans des complicités suspectes. Par force de loi, une nouvelle génération émerge enfin. En architecte soucieux de réaliser un édifice solide, le chef de l'Etat y a mis les moyens. Mais il ne peut pas y insuffler la vie. Ce sont les centaines de députés âgés de moins de 50 ans, tous enfants de l'indépendance, de faire de l'APN la maison de la démocratie. Il faut oser dire les choses à la face de l'Exécutif. Ceci fera la joie des Algériens, mais également du président de la République. La partie ne sera pas facile, certes, mais les institutions de la République doivent être au coeur du débat et du combat pour la démocratie et les libertés.
Disons-le franchement, c'est là le voeu de Abdelmadjid Tebboune, que la voix du Hirak authentique résonne dans l'hémicycle du palais Zighoud Youcef. Plus encore, que les jeunes s'affranchissent du poids de leur aînés et partent à l'assaut des Assemblées populaires communales et de wilayas. C'est d'ailleurs, le prochain grand chantier du président de la République. Les prochaines élections locales, dont l'organisation est prévue avant la fin de l'année en cours est un autre challenge. Et là aussi, entendons-nous bien. Le taux de participation ne sera pas «L'enjeu». Ce qui comptera avant tout, ce sera de voir la nouvelle génération de politiques bousculer l'ordre établi dans les centaines de petits hémicycles des mairies de la République. Un vivier qui aura son mot à dire au Conseil de la nation, par la suite. Toute cette nouvelle énergie saura objectivement créer un nouveau «geyser» démocratique pour la plus grande satisfaction des Algériens. L'année 2022 trouvera une Algérie politiquement rénovée, mais encore faut-il qu'il en sorte une nouvelle dynamique où le pouvoir Exécutif ne se sente pas en terrain conquis.

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