L'Expression

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La crise d’oxygène soulevée il y a un an à oran

Les oreilles «bouchées» du wali

Il faut bannir cette culture des responsables qui assimilent la gestion à la préservation de leurs postes de travail.

Dans le sillage de cette crise de gestion de la pandémie du Covid-19, des défaillances qui l'ont accompagnée et de la stratégie du ministère de la Santé, consistant à rejeter, en bloc, toute critique et tout reproche, il est utile de rappeler certaines vérités passées. Pour cela, nous allons effectuer un saut dans le passé récent. Le décor est une salle de réunion à Oran. Les acteurs, l'ancien wali de la capitale de l'Ouest, le directeur général du CHU «Benzerdjeb» et les praticiens de la santé, dont des professeurs de renommée, en première ligne dans la lutte anti-Covid-19. L'objet officiel de la réunion, peaufiner la stratégie locale de lutte contre la crise sanitaire du Coronavirus. Seulement, les choses ne se sont pas déroulées comme annoncées officiellement. Du moins, pas comme l'auraient voulu les praticiens de la santé. L'ex-wali prend la parole pour remercier les médecins, infirmiers et autres personnels de la santé, pour les efforts fournis dans la prise en charge des malades atteints du Covid-19. De son côté, le DG du Chuo fait l'éloge des responsables locaux, avant de préciser l'ordre du jour. Prenant la parole, les médecins abordent les aspects liés aux difficultés quotidiennes de la prise en charge des patients du Coronavirus. Censée être une réunion de concertation, de dialogue et surtout d'écoute des doléances et propositions des premiers concernés, cette réunion, annoncée en grande pompe à l'opinion, alors, a vite tourné au vinaigre. Et pour cause, un jeune professeur hospitalo-universitaire, en l'occurrence Abdellatif, a eu le courage de prendre la parole pour signaler au wali la fameuse problématique du manque d'oxygène à l'hôpital. Il n'aura pas le temps de finir son propos, qu'il sera apostrophé par l'ex-wali d'Oran, relayé par le DG du Chuo. «Monsieur le wali, nous avons des statistiques qu'on peut vous montrer. Aujourd'hui, des gens meurent par manque d'oxygène et cela est très grave... Il n'y a pas assez de postes d'oxygène au Chuo et nous avons besoin d'avantage de lits avec postes d'oxygène...», dira-t-il avant d'être stoppé net par le wali d'Oran. Ce dernier, sans raisons objectives apparentes, s'emportera, rétorquant sèchement à ce jeune professeur, «ne me parlez pas d'oxygène... Je connais un opérateur à Ouargla qui possède deux usines d'oxygène... d'ailleurs, il est là à Oran», s'insurgera-t-il. Apportant de l'eau au moulin du wali, le DG du Chuo affirmera que sa structure dispose «d'un évaporateur de 10000 mètres cubes, d'un autre de 6000 mètres cubes, de deux autres de 3000 mètres cubes et de 360 bouteilles d'oxygène et une convention avec une entreprise privée pour l'alimentation en oxygène... Cela, pour que vous soyez correct dans vos interventions...», notera-t-il en guise de réponse à ce jeune professeur. Des réponses éhontées, assimilées à un véritable lynchage verbal, face à de véritables doléances fournies par un professeur soucieux de la suite des événements. C'était un lundi, 13 juillet 2020 à Oran. Soit, plus d'une année avant l'actuelle crise de pénurie d'oxygène. La vidéo est toujours disponible sur les réseaux sociaux. Les événements de l'été 2021, qui n'ont pas encore dit leur dernier mot, resteront sans doute gravés dans la mémoire des Algériens, surtout des familles qui ont perdu des proches, alors qu'ils cherchaient désespérément des bouteilles d'oxygène. Gérer, n'est pas défendre son poste et son fauteuil. C'est cette culture qu'il faut bannir, pour instaurer cette Algérie nouvelle à laquelle aspirent tous les Algériens.

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