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Prise en charge et suivi psychologiques

Les omissions collatérales du plan Covid-19

Doté d’une centaine de numéros de téléphone, le centre du Snapsy toujours opérationnel.

Les responsables du secteur de la santé sont soumis à un rythme de réactivité tel, qu'ils oublient l'essentiel dans la gestion de la crise sanitaire. L'accompagnement et le suivi psychologique demeurent le parent pauvre du système de santé en Algérie. En visionnant, hier, les images et les vidéos de la cérémonie d'adieu au défunt directeur général de l'EGU d'Oran, décédé des suites de la Covid-19, on est vite submergé par cette impressionnante charge émotionnelle. Une scène d'une tristesse inouïe, mettant en évidence l'extrême douleur des personnels médicaux, des officiers de police, des amis, des proches du défunt et autres malades, fondant en larmes et faisant leurs derniers adieux, à celui qu'ils ont tant apprécié et aimé.
La charge émotionnelle est telle qu'il est impossible de ne pas s'interroger sur l'existence ou non d'un suivi psychologique. Au tout début de la pandémie, des mesures sporadiques de prise en charge des malades et de leurs familles sur le plan psychologique, étaient mises en évidence par le secteur de la santé. Au fil des événements, le Syndicat national des psychologues, Snapsy, a lancé, le 13 avril 2020 une initiative nationale de mise en place d'un «réseau national d'écoute et de soutien psychologiques, pour la prise en charge et l'accompagnement des citoyens dans la conjoncture actuelle...», notait le communiqué. Cette initiative continue de connaître un engouement de la part de certains citoyens. Selon Mme Amedoute, psychologique-coordinatrice au CHU Mustapha Pacha, «le réseau continue de recevoir les appels des citoyens et des patients désirant consulter en psychologie», nous confiera-t-elle, avant de préciser que «des analyses hebdomadaires sont effectuées chaque samedi, par provenance d'appels, âges, catégories socio-professionnelles, etc.». Près d'une centaine de numéros de téléphones portables sont mis à disposition dans ce réseau. Par ailleurs, en juillet 2020, le ministère de la Solidarité nationale a annoncé la mise service d'un dispositif de prise en charge psychologique au profit des personnels médicaux. Or, le service électronique n'est pas disponible. En Algérie, la gestion de la pandémie semble avoir fait oublier aux responsables du secteur de la santé, que les répercussions psychologiques peuvent, elles aussi, engendrer des ravages tout aussi importants que la pandémie actuelle. En dehors des associations ou syndicats comme le Snapsy et la Sarp, il n'existe aucun mécanisme institutionnel consacré à ce volet du travail psychologique. Encore moins, une stratégie nationale à même de tracer les contours scientifiques, opérationnels et structurels de la question du suivi et de l'accompagnement psychologique dans notre pays. En Algérie, hormis les cellules éphémères de prise en charge psychologique, lors des catastrophes naturelles, la seule réelle expérience qui vaut réellement le détour, est sans nul doute, celle réalisée par les cellules de proximité au profit des enfants et adolescents des familles victimes du terrorisme, sur une échelle de neuf années consécutives.
Malheureusement, l'expérience n'a pas été capitalisée, ni pérennisée.

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