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Montage et importation automobile

Les nouveaux rebondissements

En voulant jeter en pâture des oligarques proches de l'ancien cercle présidentiel, les décideurs ont commis une grave erreur d'appréciation. Ils doivent avoir le courage de reconnaître leur égarement.

Redémarrage ou nouveau coup de frein? Le dossier de montage automobile connaît de nouveaux rebondissements depuis hier. Selon des sources proches de cet épineux dossier, citées par plusieurs journaux électroniques dont TSA, celles-ci rapportent que le processus d'agrément des nouveaux concessionnaires a été suspendu. En d'autres termes, pas d'importation de véhicules neufs tant attendus par les Algériens. Les agréments provisoires d'importation de véhicules neufs plafonnée à 2 milliards de dollars, octroyés par le Comité technique chargé de l'examen et du suivi des dossiers relatifs à l'exercice de cette activité sont donc nuls et non avenus. Que signifie cette décision? De quoi présage-t-elle? Pour les fins connaisseurs de ce dossier, il s'agit tout simplement du retour de l'industrie de montage automobile. Il y a quelques jours, le président du Conseil national consultatif de la Petite et la Moyenne entreprise (Cncpme), Adel Bensaci, a révélé que des constructeurs automobiles ont reçu des autorisations pour relancer leurs usines de montage de véhicules à l'arrêt depuis près de deux années. Lors du Conseil des ministres du 28 février dernier, le président Tebboune a ordonné d'assainir en urgence le dossier d'importation des kits CKD-SKD destinés au montage automobile en Algérie. Injustement sevrés du rêve d'acquérir un nouveau véhicule, les citoyens attendent avec impatience la solution à ce problème devenu pesant, car géré de manière très populiste et hasardeuse par ceux qui ont fait de l'emprisonnement à tout-va un leitmotiv.
Les autorités doivent avoir le courage politique de reconnaître que la gestion du dossier automobile a été un véritable fiasco. En voulant jeter en pâture des oligarques proches de l'ancien cercle présidentiel, les décideurs ont commis une grave erreur d'appréciation. L'abus, les malversations et la corruption ont effectivement marqué ce secteur qui s'est retrouvé au coeur d'une controverse nationale, mais on aurait pu éviter la faillite des usines «made in Algeria», en préservant un savoir-faire naissant et en sauvegardant des centaines de milliers d'emplois. Qu'est-ce qui aurait empêché l'Etat, en position de force, de négocier avec les patrons mis en cause et de leur exiger par exemple de rapatrier l'argent volé et trouver une formule adéquate pour continuer à faire tourner ces usines? Au lieu de cela, les décideurs aveuglés par le populisme, ont donné un coup de frein brusque à une dynamique qui allait forcément donner ses fruits à moyen terme, c'est un processus industriel embryonnaire qui a été étouffé dans l'oeuf, privant l'Algérie d'une position de leader dans ce domaine dans tout le Maghreb. Quel ratage! Dès 2017, les autorités ont suspendu tout nouveau projet de montage, puis on a interdit l'importation de pièces de rechange destinées aux usines de montage. Une décision qui a totalement achevé le rêve d'une industrie automobile algérienne, déjà en grande difficulté depuis l'incarcération de la quasi-totalité de ses patrons. La stratégie, si elle en est une, de tout remettre à plat en jetant le bébé avec l'eau du bain a été coûteuse en termes économique et social et désastreuse au plan de l'image du pays vis-à-vis de ses partenaires étrangers. Des mesures plus intelligentes auraient pu être prises pour corriger les erreurs. Il n'est pas trop tard, soutiennent plusieurs experts.

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