L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Solidarité nationale

Les nouveaux jalons

Le pays amorce une métamorphose générale ascendante que la solidarité est appelée à suivre.

Depuis des années déjà, le secteur n'arrive pas à développer une nouvelle vision concernant ses attributions institutionnelles et une actualisation de ses missions et prérogatives.
La solidarité nationale doit effectuer sa mue et sa mise à niveau, en introduisant des mécanismes adaptés et en enrichissant son paysage institutionnel, à travers une restructuration des différents organismes et structures et la création d'autres plus efficaces.
Le secteur dispose d'outils performants qui demeurent sous exploités et mal orientés, malgré les multiples tentatives menées du temps de la issaba. Le secteur est également en proie à des tergiversations et à des subjectivités que la nouvelle ministre devra recadrer, sans encombres.
Une agence à l'agonie lente
L'Agence de développement social (ADS), après une période de grandes réalisations, n'arrive plus à fonctionner correctement, ni à fournir un plus au paysage institutionnel national ni au secteur lui-même.
Du temps de la issaba, des tentatives de redressement et de remise sur les rails de cette institution ont été menées par des équipes jeunes et chevronnées, mais en vain.
Il faut dire que, de tout temps, ce secteur a couvé des résistances impressionnantes au changement, quitte à saper tout un programme gouvernemental. Cette institution nationale, qui a accompli un travail remarquable sur le plan de la prise en charge et l'accompagnement des familles et des catégories sociales vulnérables, réclame aujourd'hui une remise urgente sur orbite.
Cela est d'autant plus important que le pays amorce une métamorphose générale ascendante à travers un développement institutionnel et économique impressionnants.
Un plan de restructuration urgent
L'ADS a besoin d'un plan de restructuration et d'une refonte générale de ses statuts. En attendant, la feuille de route de cette institution névralgique doit être revue, en vue d'un nouveau redéploiement graduel dans la sphère sociale. Le plan de charge actuel de l'agence ne répond d'aucune manière aux prérogatives et attributions de cette institution spécifique insolite. Que ce soit en termes d'allocations financières ou en moyens humains, en capital expérience et compétences, ainsi qu'en termes de composants de son organigramme, cette institution pourrait constituer, indéniablement, le fer de lance du développement social dans le pays. Cela, pour peu que l'on daigne revoir l'ensemble des paramètres régissant cette institution qui a mis en place le fameux filet social, qui a permis à des milliers d'Algériens, dont des jeunes universitaires et d'autres sans qualifications, d'acquérir expérience et de subsister durant la décennie noire. Une Agence qui a également apporté aide, soutien, réconfort et accompagnement à des millions d'Algériens, directement dans leurs foyers, durant les durs et pénibles moments qu'a connus le pays, sur le plan sécuritaire (terrorisme) et économique (ajustement structurel/FMI). L'ADS est l'une des rares institutions à avoir accès, sans difficulté aucune, aux foyers des Algériennes et des Algériens à travers les cellules de proximité et de solidarité (CPSS). Ces dernières sont également à l'origine d'expériences amorcées dans le domaine de l'économie sociale et solidaire réussies, mais non poursuivies dans plus d'une région du pays. Dotés d'instruments très efficaces, l'ADS a prodigué aide, soins, assistance sociale et psychologique à des milliers de familles algériennes endeuillées par la décennie noire. Des regroupements thérapeutiques et des colonies de vacances étaient alors amorcés pour prendre en charge les victimes des deux bords et refermer les plaies béantes. Aujourd'hui, l'ADS n'accomplit plus ces missions nobles et ne fait plus appel à son potentiel analytique et d'observation du milieu social ouvert, ni ne s'occupe des tâches qui lui sont assignées. Les dispositifs ne sont plus scrutés et analysés et les rapports de gestion sont désuets et muets.
Monde associatif
À peine si elle arrive à boucler correctement ses exercices comptables annuels et à gérer de manière recommandée, ses effectifs aux profils diversifiés. Un nouvel organigramme qui doit prendre en charge certains aspects primordiaux, en vue d'un redéploiement harmonieux et efficient, est indispensable.
Pour un secteur aussi sensible, qui touche directement au social et à la vie des citoyens, il est aberrant de constater que l'axe associatif soit presque totalement négligé. De tout temps, le secteur a négligé ce volet important, qui est à même de constituer une contribution complémentaire indispensable pour l'ensemble du secteur. Eu égard aux travail accompli par un pan entier d'associations et de groupes charitables et caritatifs éparses, il est important de fédérer ces énergies et canaliser ces groupes en vue d'aboutir à une action coordonnée et efficace sur le terrain social.
Quels outils d'analyse
Le ministère de la Solidarité nationale dispose d'atouts qui lui permettent d'être un acteur indispensable en matière d'élaboration des politiques sociales, de développement social, d'anticipation et de prévention des risques et fléaux sociétaux. Pourtant, des années durant, le secteur se morfond dans une posture d'administration budgétivore, à la limite de l'inefficacité et l'inutilité. En plus des conseils dédiés aux situations d'handicap, de la famille et de l'enfance, etc. le secteur compte également quelques sigles et outils importants qui demeurent en attente d'une feuille de route et d'un plan de charge conséquents. Il s'agit du Centre national de formation des personnes handicapées de Constantine (CNFPH), du Centre national de formation des personnels spécialisés (CNFPS), du Centre national de formation des personnels spécialisés en handicap (CNFPSH) et du Centre national d'études, d'information et de documentation sur la famille, la femme et l'enfance (CNEID). Ces structures restent en proie à une léthargie ambiante et réclament plus que toute autre période une réadaptation et une mise à niveau urgente afin de contribuer à l'essor du secteur.
Pour ce qui est de l'insertion socioprofessionnelle, l'accompagnement et le soutien aux catégories vulnérables et aux besoins spécifiques, beaucoup de travail reste à faire, si ce n'est tout le travail. En effet, sur le plan local, malgré l'existence de conventions de partenariat multisectorielles, notamment avec la formation et l'enseignement professionnels, la solidarité nationale n'arrive pas à trouver les bonnes formules, ni à mobiliser les bonnes énergies pour actionner les différents dispositifs existants. Des dossiers chauds également attendent solutions, notamment pour ce qui est du volet des personnes âgées et des centres spécialisés. Les phénomènes des abandons des personnes âgées, les sans-abri et l'enfance abandonnée qui prennent de l'ampleur méritent que l'on s'y attarde, de manière efficace.
Catégories sociales vulnérables
La gestion et le fonctionnement des centres de formation et des centres spécialisés, tels que les centres psychopédagogiques, écoles pour malentendants et malvoyants, centres pour handicapés physiques, sans compter les centres d'accueil des personnes âgées et de l'enfance abandonnée nécessitent aussi une révision globale et adaptée afin de répondre aux exigences nouvelles.
Le secteur englobe quelque 239 institutions spécialisées et 17 annexes pour la l'enseignement et la formation adaptée des personnes aux besoins spécifiques, au profit de plus de 34 000 enfants aux besoins spécifiques. Une mise en conformité des programmes, de la formation des formateurs et des moyens matériels est nécessaire.
Le développement social
L'autre aspect qui demeure un point noir dans le secteur de la solidarité nationale est la sous estimation du volet de développement social. Une dimension négligée et sous exploitée, à cause de subjectivités et de visions étriquées de la part de certains cercles tapis dans le secteur, du temps de la issaba, qui continuent de tirer encore les ficelles.
La nouvelle locataire du siège ministériel de Birkhadem, Soraya Mouloudji, a rappelé lors de la passation de pouvoirs avec sa prédécesseure, que «le développement social figure parmi les priorités du programme du président de la République, qui place le citoyen, particulièrement les catégories vulnérables, au coeur des préoccupations de l'État». D'où un optimisme affiché au sein de cette agence pour ce qui est de son redéploiement et de sa refonte également. Il est important de souligner, dans ce contexte, que la dimension du développement social est primordiale dans le développement de nouveaux équilibres sociaux, dans la promotion de la cohésion sociale, ainsi que la création de nouvelles valeurs sociales et professionnelles.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours