L'Expression

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De la crise de 1986 à celle de 2014

Les leçons des chocs pétroliers

L'argent des hydrocarbures doit permettre la création de richesse et non pas simplement le consommer.

Les sept années de «stress financier» que les Algériens ont traversées entre juin 2014 et octobre 2021, leur auront appris l'importance du remboursement anticipé de la dette extérieure du pays, de l'épargne en dinars à travers la constitution du Fonds de régulation des recettes (FRR) et une autre en devises, grâce aux réserves de change. Durant ces années de «disette» où les budgets de l'État étaient systématiquement déficitaires, ce sont ces trois actions entreprises dans le milieu des années 2000 qui ont évité au pays un retour traumatisant au FMI, voire un effondrement de son économie, à l'image de ce qu'ont vécu le Venezuela et la Grèce. Les transferts sociaux n'ont pas été revus à la baisse, de sorte que le minimum pour une vie décente à la majorité des citoyens était tout de même garanti. La leçon de l'endettement, qui a précipité le pays dans une crise économique grave en 1986, a donc été retenue. Mais dans le même temps, il y a lieu de noter que l'exceptionnelle embellie financière des années 2000 a délivré d'intéressantes leçons aux Algériens. Entre 2004 et 2014, le pays a, en effet, vécu un âge d'or, en termes de recettes des exportations d'hydrocarbures. Les centaines de milliards de dollars, qui s'étaient déversés dans le Trésor public, ont certes, servi à la mise à niveau des infrastructures de base. Les routes, les barrages, les écoles, les hôpitaux... etc. ont été réalisés à un rythme très soutenu. Mais les Algériens n'y étaient, malheureusement, pas pour grand-chose. C'étaient des Turcs, des Italiens, des Chinois... qui en avaient réalisé la majorité. Ils étaient les bâtisseurs pour une société de consommateurs. Ces derniers qui avaient bénéficié de fortes hausses de leurs rémunérations, ont vu leur pouvoir d'achat augmenter brusquement. Jusqu'à placer l'Algérie comme le deuxième pays africain en termes de ventes d'automobiles, après l'Afrique du Sud. En 2013 les Algériens ont acheté plus de 500000 véhicules. Mais là aussi, ils n' y étaient pour rien. Les employés des usines françaises, allemandes, turques, chinoises ont alimenté le miracle factice algérien.
La leçon à tirer de la dizaine d'années d'embellie est donc à chercher dans l'attitude exclusivement consumériste de la société. En agissant en purs rentiers, les Algériens ont laissé passer la chance d'édifier une véritable assise industrielle. Mais il ne s'agit pas de jeter la pierre au peuple. Dans ce ratage, l'État et la communauté d'affaires endossent toute la responsabilité. L'hyper bureaucratisation de l'administration, l'absence du moindre effort pour édifier une économie de production ont conduit à un état de gaspillage des ressources, mais également des énergies. À partir de ce mois d'octobre, qui témoigne d'un prix du baril à plus de 83 dollars et à une flambée historique des prix du gaz, l'Algérie est peut -être à l'orée d'une nouvelle période d'embellie. Celle-ci pourra durer 5 ans ou peut- être plus. Il s'agira de ne plus se faire construire ses infrastructures par des entreprises étrangères, ni de se contenter de consommer ce qui se produit ailleurs. La principale leçon à retenir du choc pétrolier de 2014 consiste à considérer les recettes des exportations comme un fonds qu'il faudra investir dans l'intelligence et les compétences des Algériens. Cet argent doit permettre la création de richesse et non pas simplement le consommer. 

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