L'Expression

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Rupture des relations avec le Maroc, crise avec la France

Les deux clashs diplomatiques de 2021

L'Algérie a dû faire face à des agressions verbales, des tentatives de déstabilisation qui ont conduit le président de la République à durcir le ton vis-à-vis de ces deux pays, notamment.

L'Algérie c'est de la figue de Barbarie. Qui s'y frotte s'y pique! Le Maroc et la France l'ont appris à leurs dépens. Leurs attaques, agressions, dérapages verbaux, tentatives de déstabilisation ont conduit le président de la République à durcir le ton vis-à-vis de ces deux pays. Cela s'est traduit par une rupture diplomatique avec le Royaume chérifien qui avait ignoré le coup de semonce du premier magistrat du pays. «Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l'Algérie ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l'intensification des contrôles sécuritaires aux frontières ouest», avait indiqué un communiqué de la Présidence publié, le mercredi 18 août, à l'issue d'une réunion extraordinaire du Haut Conseil de sécurité, présidée par le chef de l'État, Abdelmadjid Tebboune.
Un avertissement que le Makhzen n'avait pas pris au sérieux, décidant de poursuivre ses hostilités contre l'Algérie. L'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, avait fait passer une note dans laquelle il estimait que «le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l'autodétermination» lors d'une réunion du Mouvement des non-alignés les 13 et 14 juillet à New York. Une ligne rouge que Rabat venait de franchir. Le royaume du Maroc qui n'a eu de cesse de comploter pour porter atteinte à l'intégrité du pays venait d'afficher son soutien à un mouvement séparatiste, classé terroriste, qui aspirait à mettre la Kabylie, un bastion de la guerre de Libération nationale, à feu et à sang. Mal lui en a pris. Notre voisin de l'Ouest gardera en mémoire la réplique sismique aussi inattendue que ravageuse, qui en a découlé.
L'Algérie qui, après avoir rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc a aussi décidé de fermer le gazoduc Maghreb-Europe, qui traversait son territoire et de rompre les relations commerciales qui liaient la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, à son vis-à-vis marocain. «Compte tenu des pratiques agressives du royaume du Maroc à l'égard de l'Algérie, qui portent atteinte à l'unité nationale et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, et du ministre de l'Énergie et des Mines, le président de la République a ordonné à la Société nationale Sonatrach de mettre fin aux relations commerciales avec la société marocaine et de ne pas renouveler le contrat», a indiqué un communiqué de la présidence de la République, rendu public, le 31 octobre.
Il faut souligner que l'animosité que développe le Royaume chérifien contre l'Algérie est ancestrale. Pas la peine de remonter trop loin dans l'histoire pour trouver les actes de lâcheté qui en font la démonstration. Le président Ben Bella n'avait-il pas affirmé que c'est le prince Hassan II qui avait «vendu» les six chefs du FLN au Sdece (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage français). Ce qui a permis leur arrestation après l'arraisonnement de leur avion en 1956 par les services secrets français. Une confiance aveugle que les dirigeants de la Révolution auraient mise en doute s'ils avaient gardé en mémoire la méfiance qu'avait l'Émir Abdelkader envers le trône marocain. Il a préféré s'exiler à Damas, en Syrie, plutôt que d'accepter l'offre du monarque alaouite. Si l'on ajoute à ce triste tableau les velléités d'annexion de certains territoires du Sud (Tindouf, Bechar), la chasse aux Algériens résidant au Maroc au lendemain de l'attentat qui a ciblé le 24 août 1994 l'hôtel Asni à Marrakech où les autorités marocaines ont accusé l'Algérie qui faisait pourtant face à des actes terroristes d'une extrême sauvagerie, d'être derrière cet événement ainsi que la profanation de l'emblème national du consulat de Casablanca par un membre des «Jeunesses royalistes» le jour où l'Algérie célébrait le 59e anniversaire du déclenchement de sa Révolution sans que le Maroc ne présente d'excuses officielles, on aura compris que Mohammed VI a décidé de ne reculer devant rien pour déstabiliser l'Algérie.
La normalisation des relations diplomatiques de son pays avec Israël fait craindre un regain d'hostilités qui pourraient être dévastatrices pour la région. C'est dans cette conjoncture géopolitique que s'est greffée la crise entre Paris et Alger suite aux propos du président français. Emmanuel Macron avait estimé qu'après son indépendance en 1962, l'Algérie s'est construite sur «une rente mémorielle entretenue par le système politico-militaire», soutenant «une histoire officielle totalement réécrite qui ne s'appuie pas sur des vérités, mais sur un discours qui repose sur une haine de la France». Des propos qualifiés d' «irresponsables» par la présidence de la République algérienne.
La réplique fut à la hauteur de ce «dérapage» volontaire. L'ambassadeur d'Algérie à Paris a été rappelé et le ciel algérien interdit aux avions militaires français. Les tensions avec Paris tendent cependant à l'apaisement après la récente visite, le 8 décembre, du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, et l'annonce dans son sillage de l'ouverture des archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d'Algérie, par la ministre française de la Culture. Roselyne Bachelot. Ce qui est loin d'être le cas avec Rabat.

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