L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Le Parlement se mobilise

Les Algériens demandent des comptes

Les représentants du peuple veulent mettre lumière sur ce crime contre humanité que Paris tente d’enfouir…

Soixante-cinq ans après les essais nucléaires menés par la France en Algérie, la question demeure une plaie ouverte. Aujourd’hui, les Algériens exigent que Paris assume ses responsabilités face à ce qu’ils considèrent comme «un crime contre l’humanité et un crime environnemental». C’est dans ce cadre que l’Assemblée populaire nationale (APN) organise, ce matin, une Journée d’étude au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, sous le thème «Les explosions nucléaires en Algérie : un crime contre l’humanité et un crime environnemental».
L’événement vise à mettre en lumière «les effets dévastateurs des essais nucléaires menés par la puissance coloniale en Algérie, dont les répercussions délétères persistent jusqu’à ce jour», mais aussi à ouvrir un débat sur la justice environnementale, la reconnaissance des victimes et la réparation des préjudices. Entre 1960 et 1966, la France a procédé à 17 essais nucléaires en Algérie, dont certains en plein air, entraînant une contamination radioactive massive. Les conséquences sanitaires et environnementales sont encore visibles des décennies plus tard. «Ces explosions ont laissé des traces désastreuses sur les populations locales et la faune de la région, provoquant une augmentation alarmante des cas de cancer et de maladies rares», a alerté Taleb Hamsi Saïd, président de la Commission de la santé à l’APN. Même constat pour Bleila Afif, député d’Adrar, qui affirme que «la contamination radioactive ne se limite pas à Reggane, mais s’étend sur plus de 100 km, affectant gravement les populations locales et entraînant une recrudescence des malformations congénitales et de maladies incurables». Pendant que les débats se déroulent à Alger, une délégation parlementaire et le ministre des Moudjahidine se renderont à Reggane, où les conséquences des essais nucléaires restent visibles. «Nous portons la voix du peuple face à cette tragédie que la France a longtemps tenté d’enfouir, au même titre que ses déchets nucléaires», déclarent les parlementaires. Face à cette situation, le président Abdelmadjid Tebboune a pris une position ferme. «Ça suffit ! Venez nettoyer. Nous n’avons que faire de votre argent, mais nous exigeons la dignité de nos ancêtres et de nos citoyens !» Depuis son accession au pouvoir, en 2019, le chef de l’État insiste sur le fait que l’Algérie ne réclame pas d’indemnisation financière, mais une action concrète pour la dépollution des zones contaminées.
«Pas de pardon sans nettoyage des sites de ces crimes contre l’humanité», a renchéri Salah Goudjil, président du Conseil de la nation. L’Algérie a récemment renforcé sa position, en adoptant un amendement à la loi sur la gestion des déchets, inscrivant la responsabilité de la France dans la réparation des dégâts environnementaux. La ministre de l’Environnement, Nadjiba Djilal, a souligné : «L’auteur de cette catastrophe doit assumer pleinement ses responsabilités historiques, morales et juridiques.» À travers leurs parlementaires, les Algériens envoient un message sans équivoque : la France ne peut plus fuir ses responsabilités.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours