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Les Algériens lessivés à quelques jours de la fin du mois sacré

Le Ramadhan le plus coûteux depuis 1962

Si le Ramadhan 2021 laissera un goût plutôt amer sur le triple tableau social, cultuel et culturel, il n’aura pas été moins plombé au niveau politique…

Les musulmans de la planète entière s'apprêtent à accueillir, ce soir, «La nuit du Destin». Cette période du Ramadhan, exclusivement dédiée à la dimension cultuelle, n'en constitue pas moins le début du compte à rebours de sa fin pour ce mois sacré. Il est de tradition qu'à partir de cette longue veillée de prière, les choses s'accélèrent et l'on entend parler de l'autre nuit, celle du doute, annonciatrice de l'Aïd El Fitr. Autant dire donc que ce qui devait arriver durant le mois sacré s'est déjà produit et les trois ou quatre derniers jours n'amèneront aucun changement significatif dans la vie des Algériens. Ces derniers auront, cette année encore, vécu un Ramadhan bien particulier, à tout point de vue. Il y a d'abord la mercuriale qui a fait des siennes tout au long du mois, alors qu'habituellement, les prix qui flambent à la veille du mois sacré reprennent leur niveau saisonnier quelques jours plus tard. Cette année, la courbe n'a pas suivi les aspirations des Algériens et les prix des légumes, fruits, viandes et poissons ont battu des records. Un poulet à plus de 400 DA le kilogramme, la pomme de terre à plus de 80 DA auront été l'illustration d'un Ramadhan éreintant pour les familles qui ont vu leur pouvoir d'achat fondre comme neige au soleil.
La force de l'inflation sur les produits de large consommation a été telle, que les Algériens en en avaient oublié de s'intéresser aux activités nocturnes. Ces dernières, étaient certes, de retour dès la première semaine, mais l'envie n'y était pas vraiment. Il se différentie néanmoins du Ramadhan précédent où le confinement était très strict et où les Algériens ne mettaient pas le nez dehors à partir de
17 heures dans de nombreuses villes du pays. Cette année, ils ont plus ou moins respiré. Mais cette liberté recouvrée n'a pas animé pour autant les soirées ramadhanesques. On est effectivement très loin du traditionnel bouillonnement culturel en pareille période. Dans le registre religieux, les prières des tarawih étaient permises, mais avec des jauges strictes qui gâchent le charme.
Si le Ramadhan 2021 laissera un goût plutôt amer sur le triple tableau social, cultuel et culturel, il n'aura pas été moins plombé au niveau politique, malgré le retour des manifestations populaires. Le nouvel habit du Hirak, avec ses slogans choquants, l'absence de l'élément féminin et les règlements de comptes entre factions politiques dont il est le théâtre, ne lui aura pas permis de briller comme lors du Ramadhan 2019 où le jeûne prenait toute sa signification.
L'élément le plus surprenant du mois sacré est incontestablement le retour de la contestation des travailleurs du secteur public. Après le mouvement très médiatisé des postiers qui a pris en otage des millions de citoyens, les agents de la Protection civile sont, eux aussi, montés au créneau et réalisé une démonstration de force dans la capitale. Ces deux grands mouvements et d'autres de moindre importance ont marqué la scène socioprofessionnelle, d'habitude léthargique en ce mois sacré, précisément. Même si la tension n'est pas près de baisser, il convient de souligner son caractère inédit durant le mois de jeûne. Les observateurs lient cette poussée de fièvre dans les milieux des travailleurs à la cherté qu'a connu la majorité des produits de large consommation et aussi les crises, désormais récurrentes, du lait et de l'huile de table.
Sur les 26 derniers jours, il y a eu tout de même quelques satisfactions. La maîtrise de la courbe épidémique, malgré quelques pics inquiétants, place l'Algérie dans le peloton de tête des pays qui ont réussi à mater le virus. Un bon point pour l'Exécutif et pour la société qui a permis de ne pas revivre le cauchemar de l'année dernière. Et c'est peut-être ce succès qui a fait en sorte à ce que la traditionnelle polémique sur les «dé-jeûneurs» n'a pas éclaté cette année. Les Algériens avaient visiblement d'autres chats à fouetter. De même que l'on n'a pas assisté aux habituelles sautes d'humeurs de jeûneurs qui animaient les rues et les marchés avant l'Adhane. Et cerise sur le gâteau, les accidents de la circulation n'ont pas été très nombreux, cette année.

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