Télephérique/Béjaïa
Le projet prend forme
Le téléphérique, qui devrait relier le centre-ville au sanctuaire dédié à Yemma Gouraya, est l’un des deux projets retenus pour la ville de Béjaïa.

Un bureau d'études pour la réalisation du projet du téléphérique, qui devrait relier le centre-ville au sanctuaire dédié à Yemma Gouraya, a été installé il y a quelques semaines. Selon la cellule de communication de la wilaya, ce bureau d'étude a déjà effectué des sorties d'inspection, en collaboration avec les autorités locales, pour déterminer le meilleur et le plus efficace des itinéraires et que le démarrage des travaux est prévu une fois l'étude achevée.
L'installation d'un bureau d'études pour la réalisation du projet de téléphérique confirme, si besoin est, l'intention des pouvoirs publics d'aller jusqu'au bout de ce moyen de transport urbain par télécabine. Une délégation de l'Etac, l'entreprise chargée de réaliser l'étude du projet, a été reçue le mois d'août dernier par le wali en présence du représentant de l'Entreprise du métro d'Alger (l'EMA).
Le téléphérique devrait relier le centre-ville au sanctuaire dédié à Yemma Gouraya, qui reçoit des milliers de visiteurs toute l'année. Mais l'on croit savoir que, comme deuxième phase, une autre ligne sera ouverte de la gare routière jusqu'au niveau du pôle urbain de Sidi Boudrahem. Une fois l'étude finalisée, un appel d'offres sera lancé pour sélectionner l'entreprise réalisatrice. Le projet du téléphérique date déjà d'une bonne dizaine d'années. L'analyse faite en 2014 prévoyait le point de départ du téléphérique à partir de la station qui devrait être implantée au quartier Lekhmis pour une ascension jusqu'au mont Gouraya, en passant par le plateau Amimoun. Cette fois-ci, on ne parle que d'un transport touristique vers le mont Gouraya. Est-ce la desserte des quartiers situés sur les hauteurs de la ville qui est omise ou annulée? On est tenté de le croire, puisque le communiqué parle essentiellement d'une virée touristique vers le site de Yemma Gouraya, qui reste une destination très prisée à Béjaïa. En tout cas, ce moyen de locomotion demeure le plus efficace afin de relier les hauteurs au centre-ville.
Outre le téléphérique, une ligne de tramway est attendue. Le communiqué de la wilaya n'en fait pas état à présent. Ce projet avait été, lui aussi, gelé, pour des raisons financières. Cette contrainte levée, rien ne s'oppose désormais à sa relance. L'étude technique de ce projet avait été effectuée et avait défini un premier tracé allant du quartier Ighil Ouazoug à la porte Sarrazin, sur 9,7 km; la variante retenue et validée concerne la ligne 1 allant d'Ighil Ouazoug à la porte Sarrazin, en passant par la gare routière et le boulevard Amirouche, avec 19 stations. Mais l'évolution urbanistique qu'a connue la ville, ces derniers temps, devrait inciter les responsables à revoir ce projet pour la ville de Béjaïa dont les principaux axes routiers sont étroits et ne peuvent supporter une ligne de tramway avec tout ce qu'elle charrie comme bouleversements, à l'image de tout ce qu'ont connu les grandes villes du pays.
Pour certains observateurs, il est plus indiqué de délocaliser ce projet du tramway pour le réaliser au profit des habitants du nouveau pôle urbain d'Ighzar Ouzarif, qui compte plus de 100 000 âmes, dont près de la moitié se rend chaque jour à Béjaïa, où se trouvent un peu plus de 20000 logements, l'entrée sud de Béjaïa montre déjà ses limites, du côté de Bir Slam, par les bouchons monstres de la circulation en direction de la ville. Avec les nouvelles attributions de logements sociaux, la situation risque fort d'empirer, selon de nombreux observateurs. Il y a donc lieu de réfléchir sur ce cas, tant que les financements sont disponibles, à la réalisation d'une ligne de tramway Oued Ghir-Béjaïa avec une grande station de bus et un parking au départ de la première localité citée.