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Le Président affine son projet

Abdelmadjid Tebboune n’a pas destiné ses premiers entretiens à des personnalités choisies de manière aléatoire. Cela semble être bien réfléchi.

Il a choisi de mener personnellement les consultations. Abdelmadjid Tebboune innove sur ce point-là. En effet, le président de la République n’a pas délégué cette tâche à un ministre d’Etat, un conseiller ou une personnalité comme ses prédécesseurs. Sous Bouteflika, Abdelkader Bensalah et Ahmed Ouyahia avaient mené les consultations. Pour le premier, c’était en 2011, dans le cadre d’un processus de réformes politiques et médiatiques alors que le second a été chargé, en 2014, des concertations portant révision de la Constitution. Karim Younès a également été mandaté pour mener le dialogue durant la Présidence par intérim de Bensalah. Toutes ces actions, faut-il le rappeler, n’ont pas eu les résultats escomptés en raison de la non-participation aux débats, des poids lourds de la politique. C’est sûrement donc pour éviter de reproduire les mêmes erreurs que Abdelmadjid Tebboune a décidé de prendre lui-même le taureau par les cornes. Il a donc discuté personnellement avec quatre personnalités (Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour, Abdelaziz Rahabi, Soufiane Djilali) et s’est déplacé chez la sixième à savoir Ahmed Taleb Ibrahimi, en raison de son âge. Ce qui confirme donc que le président a une stratégie bien définie pouvant mener à bon port le dialogue et le parer du sceau du consensus. En effet, Abdelmadjid Tebboune n’a pas destiné ses premiers entretiens à des personnalités choisies de manière aléatoire. Non, cela semble être bien réfléchi. La première «grappe» représente des personnalités qui ont toutes affiché publiquement leur désaccord avec le régime depuis des années et ont soutenu le Mouvement populaire de protestation. Les noms d’Ahmed Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche ou encore Ahmed Benbitour ont déjà été inscrits sur les banderoles des Hirakistes, appelant ces personnalités à les représenter pour mener une période de transition et lancer le dialogue. De ce fait, il semble bien que les manifestants accordent leur confiance à ces personnes et les considèrent comme crédibles et indépendantes. C’est donc cette autorité morale dont bénéficient les invités de Abdelmadjid Tebboune qui permettra de faire avancer le dialogue, surtout si le président décide de brasser les différentes visions pour en produire une seule qui contentera les différentes franges de la société. Avec ces consultations, Abdelmadjid Tebboune a certes, fait bouger les lignes, mais ce n’est pas encore gagné. Il a discuté avec les Taleb, Benbitour, Rahabi et Hamrouche, mais ces derniers ont été juste consultés. De ce fait, s’ils viennent à rendre publiques leurs rencontres avec le chef de l’Etat, il ne s’agira que des propositions qu’ils ont formulées à Tebboune. Des propositions, déjà connues, dans l’ensemble. Le vrai enjeu sera donc, dans les prochaines décisions que prendra le président Tebboune, mais aussi le jour où le projet de loi portant révision de la Constitution sera rendu public. Car, il est clair que toutes les personnalités reçues ont dû inviter le chef de l’Etat à prendre des mesures d’apaisement afin d’offrir au dialogue les conditions idoines de se tenir. Ces dernières feront également connaître leur avis sur le projet de Loi fondamentale, une fois dévoilée.

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