L'Expression

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Pari réussi sur le Sommet arabe d’Alger

Le miracle algérien

Pourtant, on ne misait pas un Kopeck sur une réunion, dont les raisons de l’échec, semblaient tellement évidentes…

À moins d'un mois et demi de la tenue du prochain Sommet de la Ligue des États arabes à Alger, le décor semble planté et tout plaide pour la réussite d'un rendez-vous historique, dont la principale motivation est de redonner vie à la cause palestinienne. Lorsque le président Tebboune avait annoncé le Sommet, la partie semblait loin d'être gagnée, en ce sens que beaucoup d'observateurs qui avaient enterré l'organisation panarabe, ne donnaient pas cher de l'initiative algérienne. La traditionnelle solidarité entre monarchies, mettait, disait-on, la question sahraouie en «paquet surprise», à même de faire échouer le Sommet. Le Maroc qui siège au Conseil de coopération du Golfe (CCG) revendiquait le soutien des monarchies du Moyen-Orient. Un succès d'Alger signifiant un échec de Rabat, les observateurs avaient misé sur la bouderie orientale du rendez-vous du 1er novembre. Cet écueil qui s'est aggravé avec la rupture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc, n'était pas la seule entrave à la réussite de la démarche algérienne. L'ordre du jour même était considéré comme une invitation à faire saborder le Sommet. Placer la cause palestinienne au coeur du rassemblement des chefs d'État arabes, au moment où le processus de normalisation avec Israël avait pris sa vitesse de croisière, passait pour un «non- sens», une sorte de suicide politique. Les plus hautes autorités de nombreux pays donnaient la nette impression de vouloir oublier le dossier palestinien. Comment peut-on, dans ces conditions, réunir les Arabes et leur demander de réveiller la cause, de la mettre au centre de l'enjeu géopolitique et reformuler clairement leur soutien à l'établissement d'un État palestinien avec El Qods comme capitale? Les données de l'équation étaient donc très largement à la défaveur de l'Algérie. Personne ne misait un Kopeck sur une réunion, dont les raisons de l'échec, sont tellement évidents. Mais c'était visiblement sans compter sur le génie de la diplomatie algérienne qui, de rencontre en rencontre, a construit un argumentaire recevable auprès de responsables arabes. Le discours d'Alger a certainement porté ses fruits grâce à la donnée de base que présentait la diplomatie algérienne à ses homologues. Le deal n'était pas de retourner à 1973 et déclarer la guerre à Israël, mais de partir sur la proposition formulée par l'Arabie saoudite en 2002. La paix contre la terre, le retour aux frontières de 1967, avec à la clé une normalisation généralisée. Les pays qui avaient engagé le processus se devaient de répondre par la positive à l'initiative algérienne qui, au lieu de tout remettre en cause, proposait de réunir les Arabes autour d'un seul mot d'ordre. L'idée a séduit et engrangé des soutiens quasi unanimes. Seul le Maroc est resté en marge de la nouvelle dynamique arabe. La force de l'argumentaire de l'Algérie a détruit sans aucune difficulté la soi-disant solidarité monarchique. Le dossier sahraoui est demeuré absent des débats et des conciliabules entre les différents partenaires de l'organisation panarabe. Les multiples réunions au niveau des ministres des Affaires étrangères ont toutes conclu à l'efficacité de la démarche algérienne et l'ensemble des résolutions en ont attesté. À quelques semaines du Sommet, le Maroc tente une offensive sur les réseaux sociaux pour donner l'illusion d'un échec annoncé. Mais la réalité est têtue. L'Algérie a réussi un véritable miracle diplomatique. Elle a permis à une cause que le Maroc lui-même a trop vite enterré, de renaître de ses cendres... 

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