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CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE

L’Algérie encaisse le choc

Les 120 milliards de dollars de réserves de change ne semblent être d’aucun secours pour les Algériens.

La hausse vertigineuse des produits de consommation, même si elle n´a pas ébranlé l´édifice économique algérien, a réussi toutefois, à mettre à nu des dysfonctionnements qui en disent long sur la gestion approximative des besoins de première nécessité de la population algérienne. Pain, lait, huile, blé...tous ces produits ont subi des augmentations qui à leur tour, ont sérieusement érodé le pouvoir d´achat des Algériens. Et ce n´est certainement pas les 5DA de baisse sur le bidon d´huile de 5 litres qui suffiront à mettre un peu plus de beurre dans les épinards. Certains chiffres officiels, entourés de suspicion, même s´ils ont dû être revus à la hausse, renseignent sur la nécessité de prendre au sérieux la menace qui pèse sur la sécurité alimentaire mondiale. L´ONS, l´Office National des Statistiques, qui avait prévu une inflation de 3,5%, a dû revoir ce chiffre à la hausse, 4,5% pour l´année 2007. Cela peut-il refléter la réalité lorsque l´on sait que certains produits ont vu leurs prix doubler, voire tripler? La pomme de terre, l´huile, le sucre, le café...tout cela en l´espace de deux ou trois années seulement. Tout cela devrait s´expliquer. Pour le secrétaire général des Nations unies, M.Ban Ki-moon qui a fini par mettre les pieds dans le plat, le responsable d´une telle situation est tout désigné. Dans sa déclaration de samedi à la presse, il a appelé ni plus ni moins à une révision globale de la politique de recours au biocarburant.
La raison est toute simple: ce procédé a des répercussions sur les prix des produits alimentaires. Ce qui, en définitive, fait planer une très sérieuse menace sur la stabilité mondiale. M.Ban Ki-moon qui s´entretenait en cette occasion avec le quotidien britannique The Guardian, a montré une très grande préoccupation à ce sujet. Il a estimé que l´augmentation de la superficie des terres agricoles destinées à la production des biocarburants a contribué à exacerber cette crise. M.Ban Ki-moon ne remet cependant pas en cause le recours aux énergies alternatives.
«Il ne s´agit pas de condamner les efforts visant à trouver des énergies alternatives dont les biocarburants, mais plutôt d´une vision globale de la crise», a-t-il tenu à préciser.
Les agriculteurs américains ont tendance à remplacer la production de blé par celle du maïs qui est par la suite transformé en éthanol. 8 milliards d´hectares aux Etats-Unis d´Amérique destinés à l´origine à la production du fourrage mais surtout de céréales tel que le blé et le maïs sont désormais réservés à la production du biocarburant.
Des pays comme le Brésil, le Canada ou l´Argentine ainsi que certains pays européens ont désormais consacré d´immenses superficies à la production de canne à sucre et de soja. Deux produits alimentaires qui servent à produire du biocarburant. Ce qui explique la flambée de certains produits de large consommation. 33 pays en majorité africains y font face selon Robert Zoellick, président de la Banque mondiale.
«Les prix des produits alimentaires de base ont connu plusieurs hausses en trois ans», a-t-il déclaré. La Banque mondiale tire même la sonnette d´alarme puisqu´elle n´écarte pas des agitations sociales dans certains pays. L´exonération de taxes douanières sur l´importation des produits alimentaires de base conjuguée aux baisses des impositions sur le blé, les huiles, le poisson, le riz, le sucre aggravent les déficits budgétaires de certains Etats. Les recettes fiscales constituent leur principale source de financement.
Les ministres chargés du développement du G8 ont consacré en ce sens, une réunion de deux jours à Tokyo afin «d´adresser un signal fort de soutien aux économies des pays pauvres». La flambée du prix du pain, en Egypte en particulier, fait même craindre l´explosion sociale.
Le gouvernement algérien qui a réussi à maintenir le prix du sachet d´un litre de lait ainsi que celui de la baguette de pain inchangés, n´a pu cependant juguler la flambée de ceux d´autres produits largement consommés tels que l´huile, le café ou la pomme de terre.
Les 120 milliards de dollars de réserves de change ne semblent être d´aucun secours pour les Algériens.

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