L'Expression

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Béjaïa

La mafia du foncier sévit

Ce qui se passe à Béjaïa est loin d'être étonnant, en matière de lapidation du foncier public. La mafia profite de la conjoncture pour accaparer des biens publics.

Ce ne sont pas les rapports quotidiens de la Gendarmerie nationale qui vont nous contredire. Les saisies de camions, de bulldozers et autres matériels de déblaiement et de défrichement sont régulières à Béjaïa. Pour la mafia du foncier, la conjoncture se prête à merveille à ces agissements et on fonce; mais c'est sans compter sur la vigilance des services de sécurité, qui, à peine alertés, interviennent pour stopper les entreprises malveillantes.
La saisie d'un bulldozer et de trois camions utilisés pour préparer et aplanir des terrains sans permis, est la dernière preuve de l'activité illicite d'une mafia locale. Les faits de cette affaire font suite à des informations reçues par le chef du groupe, selon lesquelles il y a des personnes qui préparent et rasent un terrain appartenant à l'État, pour s'en emparer, dans le village d'Ighil Oujelvan, commune de Béjaïa. C'est la dernière affaire traitée par le groupement de la Gendarmerie nationale de Béjaïa. Des affaires similaires sont légion. À Béjaïa, la mafia du foncier sévit impunément et défie l'ensemble des autorités locales.
Selon plusieurs témoignages, ces actes ne cessent de prendre une ampleur de plus en plus inquiétante. Cette situation dure depuis des années, sans que les responsables locaux compétents réagissent, malgré les nombreuses plaintes qui leur ont été maintes fois adressées. «Même les autorités de wilaya, ont été, à chaque fois, saisies au sujet de chaque dépassement du genre. Incroyable mais vrai. Cela se passe au vu et au su de tout le monde. Pourtant, ces agresseurs du foncier, venus tous des localités limitrophes à la côte Ouest, disposent de logements qui leur ont été attribués, ainsi qu'à leurs proches, dans le cadre du social et de l'habitat rural aussi, outre des lots de terrain, chuchote un représentant d'une association en lutte contre ces agressions sur le foncier. Selon lui toujours, les auteurs des agressions en question n'ont pas trouvé mieux que de profiler de la conjoncture pour s'adonner à un trafic digne de gangs spécialisées. Ils agissent pendant la nuit, les week-ends, mais c'est surtout durant la récente campagne électorale qu'ils ont accentué leurs forfaits», se plaint notre interlocuteur, accompagné des membres de l'association, qui interpellent, ensemble, le wali afin qu'il soit définitivement mis fin à ces dépassements graves, impardonnables et sévèrement punis par la loi. À Béjaïa, le drame est que l'on saisit le matériel loué par les squatteurs sans aller au plus profond des actes commis. Ce machiniste, victime de saisie, déplore le fait de se voir seul subir les conséquences d'actes malveillants. « J'ai loué mes services pour un client qui souhaite défraîchir son terrain. Je ne suis pas censé ni obligé de vérifier son appartenance. Au final c'est moi qui paie les pots cassés», indique ce propriétaire d'un camion de transport des déblais. Comme lui, de nombreux opérateurs subissent les contre-coups des actes d'une bande bien organisée. D'ailleurs, il y a quelques semaines, ils ont marqué leur réprobation sur cette manière de faire. Au lieu de s'attaquer à la mafia, ce sont ses sous-traitants qui paient la note.

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