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Il y a 23 ans, ce quartier populaire subissait une inondation catastrophique

La leçon de Bab El Oued

Ces efforts et ces avancées dans la gestion des risques majeurs, accusent encore certains restes à réaliser.

Il y a plus de vingt-trois années, le célèbre quartier de la capitale, Bab El Oued était frappé par de terribles inondations. Bilan de ces mémorables et dramatiques crues, plus de 800 personnes emportées par les eaux boueuses arpentant, à une vitesse impressionnante, les dédales des quartiers des hauteurs d'Alger. Plus de 3 271 immeubles ont été détruits ou endommagés partiellement, selon les premières constatations d'alors. Le quartier de Bab El Oued et alentours avaient été défigurés et rendus méconnaissables, après le passage de ces inondations mémorables.
Deux années après cette catastrophe majeure, l'Algérie était de nouveau confrontée à une nouvelle épreuve, toute aussi terrible et dramatique. Le 21 mai 2003 survenait le terrible séisme de Boumerdès-Zemmouri, provoquant des dégâts majeurs en pertes humaines et matérielles. Selon les statistiques officielles, ce séisme violent a causé la mort de 1 391 personnes et des blessures à 3 444 autres personnes. Les dégâts matériels engendrés à la suite de séisme dévastateur, de magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter, se chiffrent à plus de 3 milliards de dollars.
Depuis, le pays a tiré les enseignements de ces deux expériences terribles pour gagner en expérience dans le domaine de la réduction des risques naturels et technologiques majeurs. Cela, grâce aussi au dramatique séisme d'El Asnam du 10 octobre 1980, qui a fait 3 000 morts et plus de 3 milliards de dollars US de dégâts matériels, selon ce qui avait été rapporté alors. Tout récemment aussi, les incendies meurtriers de l'été 2021, qui ont touché plus d'une vingtaine de wilayas, engendrant la perte d'une superficie globale de plus de 100 000 hectares en couvert végétal. Les éléments de la Protection civile avaient alors signalé quelque 1 631 foyers d'incendie enregistrés à l'échelle de 21 wilayas du pays. Selon la délégation aux risques majeurs, l'Algérie est exposée à 18 types de risques majeurs.
Répertoriés et recensés, ces risques ont fait l'objet d'une identification et études préalables de la part des experts, relevant des différentes institutions concernées. Depuis ces évènements tragiques, l'Algérie a su développer une approche proactive et une méthodologie systémique, en vue d'aboutir à une stratégie nationale exhaustive de prévention et de réduction des catastrophes et risques majeurs. Dans ce cadre, l'Algérie a mis en place, en février 2024, un comité national d'intervention contre les incendies de forêts. Cela, sans compter une mise à niveau de la législation concernant l'inventaire et la gestion des risques majeurs, en identifiant et introduisant de nouveaux types de risques majeurs dans la nomenclature nationale.
D'autres approches sont également favorisées, en vue d'assurer une meilleure assimilation et prise en charge de ce secteur sensible et imprévisible. L'intégration de la dimension de la gestion et du développement durable dans la prise en charge de ce volet important, a permis à l'Algérie de disposer d'instruments et de moyens d'anticipation importants, à même de permettre une gestion adaptée de ces risques. Cela requiert une mobilisation des laboratoires universitaires, à travers l'axe de la recherche et développement (R&D), autour des problématiques majeures que représentent ces risques et catastrophes majeurs. Néanmoins, ces efforts et ces nouvelles orientations dans la politique nationale de gestion des risques et catastrophes majeurs, accuse encore certains restes à réaliser. En effet, des manques à gagner subsistent encore dans la conception générale des dispositifs de gestion et de prise en charge.
A priori, l'absence d'une forme d'organisation suprême à même d'avoir la primauté sur l'ensemble des acteurs et intervenants, à différents échelons, pourrait peser en termes de perte d'efficacité. En plus, «d'un fonds dédié aux catastrophes naturelles qui financerait toutes les activités de prévention», recommandé par les experts, il est impératif de songer à la création d'une organisation ou un Office national de prévention et de gestion des risques majeurs, placé sous l'autorité du président de la République. 

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