L'Expression

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Elle a annulé la décision d’expulsion de l’influenceur Doualmen

La justice française humilie Retailleau

Il pensait prendre du galon en s’attaquant à l’Algérie, il se retrouve plus «isolé» que jamais.

Nouveau camouflet pour Retailleau et l’extrême droite ! La justice française a, une fois de plus, infligé un cinglant désaveu. Jeudi dernier, le tribunal administratif de Melun a annulé l’Obligation de quitter le territoire français (OQTF) prise à l’encontre de l’influenceur algérien Doualmen. Saisi en urgence, le tribunal a non seulement suspendu la mesure d’expulsion, mais a également enjoint aux autorités préfectorales de réexaminer son dossier sous trois mois. En attendant, Doualmen obtient une autorisation provisoire de séjour, et l’État français devra lui verser une indemnité de 1 200 euros en réparation des préjudices subis. Le ministère de l’Intérieur a rapidement annoncé son intention de faire appel, mais le verdict est tombé comme un couperet. Cette décision est un nouveau désaveu pour l’extrême droite et ses relais au sein du gouvernement, dont Bruno Retailleau. Furieux, ce dernier s’en est même pris à la justice de son propre pays. Invité sur LCI, le ministre de l’Intérieur a violemment critiqué la décision des juges. «La justice française, au lieu de protéger le peuple, protège les individus», a-t-il lancé, en direct.
Une attaque d’une rare virulence, remettant en cause l’indépendance du pouvoir judiciaire de son propre pays. Du jamais vu sous la Ve République! Cette déclaration illustre une dérive inquiétante d’un ministre qui, loin de défendre les institutions, alimente un discours extrémiste et revanchard. La justice française, fidèle à son héritage, a néanmoins maintenu son cap. Paul Didier, Gisèle Halimi et tant d’autres figures du droit ont toujours défendu un principe fondamental : l’État de droit ne se plie pas aux pressions politiques. C’est dans cet esprit que la juridiction administrative avait déjà, une semaine plus tôt, suspendu une première fois cet arrêté d’expulsion pris dans l’urgence.
Le juge des référés a estimé que l’expulsion de Doualmen ne relevait pas d’une urgence absolue.

Des verdicts qui donnent raison à l’Algérie
Ce dernier vit en France depuis 15 ans avec sa compagne et ses deux enfants. Il n’a jamais été condamné, ni placé sous contrôle judiciaire. «De plus, aucune preuve tangible n’établit un lien entre lui et des influenceurs radicalisés, contrairement aux allégations du ministère», avait indiqué le tribunal. Le mois dernier, le parquet de Paris l’avait également recadré après son annonce prématurée de l’arrestation d’un autre influenceur algérien, «Dj Rafik».
«Un rarissime recadrage du parquet de Paris au sujet d’une communication jugée ‘‘prématurée’’», souligne l’AFP dans une dépêche spéciale consacrée à cette «nouvelle sortie de route» de Retailleau.
Le parquet avait rappelé que seule l’autorité judiciaire est habilitée à s’exprimer sur une affaire en cours.

Une «croisade» qui tourne au fiasco…
Ces «verdicts» sont un véritable coup de tonnerre pour l’extrême droite et ses relais au sein du gouvernement. Ils donnent ainsi raison à l’Algérie. Notre pays avait expliqué son «refus» de l’accueillir par l’illégalité de la procédure mais, surtout, le fait de pouvoir lui permettre de se défendre devant la justice, comme n’importe quel justiciable. «Son expulsion précipitée et contestable l’a empêché de faire valoir ses droits devant les juridictions françaises et européennes», avait expliqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «En conséquence, ce ressortissant n’a pu bénéficier d’un procès équitable, alors que l’ordre d’expulsion l’aurait privé de toute possibilité de défense lors de son procès prévu le 24 février prochain».
L’Algérie avait également reproché à la France d’avoir violé la Convention consulaire algéro-française du 24 mai 1974, en procédant à l’arrestation, la garde à vue et l’expulsion du ressortissant sans en informer la partie algérienne, ni permettre l’exercice du droit de visite. «Au vu de ces violations, l’Algérie a agi dans le souci de garantir à son ressortissant un procès équitable sur le territoire français», avait insisté le communiqué des AE. Ce nouvel épisode marque une descente aux enfers pour Bruno Retailleau.
En voulant instrumentaliser ces affaires pour asseoir son influence politique, il se retrouve désormais isolé. Il pensait prendre du galon en s’attaquant à l’Algérie, il se retrouve plus «isolé» que jamais.
Sa croisade contre l’Algérie, qui visait à séduire l’électorat d’extrême droite, se transforme en une suite d’humiliations publiques. Critiqué par la classe politique et l’opinion publique françaises, il est passé de l’esbroufe au désaveu.
Il collectionne les «râteaux». «Retailleau pensait surfer sur la vague de la haine contre l’Algérie, mais il se heurte à la réalité du droit», résume un observateur. Même son propre camp prend désormais ses distances. Son Premier ministre, plusieurs membres du gouvernement et des parlementaires de son bord se désolidarisent de lui. Retailleau est devenu «persona non grata». Lui et ses amis de l’extrême droite se sont trompés de combat.
Le peuple français n’a jamais été l’ennemi de l’Algérie. Ce sont certains médias à la solde de l’extrémisme qui alimentent une fausse image d’une France hostile. Mais les faits sont têtus : la justice, encore une fois, a tranché… 

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