Près de 42.000 demandes enregistrées en 3 mois
La fièvre de l’auto-entrepreneur!
Ce nouveau statut vient mettre fin au grand souk des nouveaux métiers. Il connaît un franc succès.
Il fait fureur chez les jeunes. Il ne s'agit pas du dernier Iphone ou de la dernière basket à la mode, mais d'un statut professionnel. Celui de l'auto-entrepreneur! Plus de 40 000 demandes enregistrées en 3 mois, date du lancement officielle de ce statut qui concerne plus de 1300 activités. «Près de 42.000 demandes ont été enregistrées sur la plateforme digitale mise en ligne janvier dernier pour l'obtention de la carte de l'auto-entrepreneur», a indiqué, jeudi dernier à Alger, le ministère de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Microentreprises, Yacine El-Mahdi Oualid. «Il s'agit là d'un succès assez important», s'est-il réjoui. «Ces chiffres témoignent de l'engouement que les gens ont pour le statut de l'auto-entrepreneur en vue de formaliser leurs activités, tout en bénéficiant de nombreux avantages, notamment d'ordre fiscal», a -t-il attesté. Néanmoins, il ne compte pas s'arrêter là. L'objectif tracé est le demi-million d'auto-entrepreneurs enregistrés avant la fin de l'année. «On espère dépasser la barre des 500.000 inscrits d'ici la fin de l'année en cours, avec la progression actuelle du rythme des inscriptions», a-t-il soutenu. Un «challenge» qui semble à portée de main au vu de la fièvre de l'auto-entrepreneur qui touche les jeunes. Sur la Toile ou dans la rue, on ne parle que de ça du fait des grands avantages qu'il offre. Comme l'a mis en avant le ministre, ce dispositif est «l'une des plus importantes démarches prises par les pouvoirs publics depuis de longues années en vue de consacrer l'inclusion financière de cette catégorie». En effet, comme le soulignent les influenceurs, freelancers ou jeunes activant dans le E-Commerce, ce statut est «la bonne affaire pour eux, voir l'affaire du siècle». D'abord de la facilité pour y accéder. Tout se fait en ligne sur la plateforme qui est dédiée à cet effet. On ne demande qu'une pièce d'identité et un certificat de résidence. Après trois jours, on reçoit une carte virtuelle en attendant de recevoir la réel par poste. Ce petit rectangle en polycarbonate ouvre des portes indéniables à son détenteur. Cela à travers plusieurs avantages, notamment l'exemption de l'obligation de disposer d'un local et de s'inscrire au registre du commerce, la possibilité d'ouvrir un compte bancaire, ainsi qu'un régime fiscal préférentiel, étant soumis au régime d'impôt forfaitaire unique (Ifu) avec un taux de 0,5% du chiffre d'affaires, prévu dans la loi de finances 2024. Il est aussi question d'une couverture sociale via la Casnos. Ainsi, ceux qui détiennent cette carte peuvent bénéficier de l'assurance maladie et la cotisation retraite à partir de seulement 25 000 dinars par mois. En fait, il s'agit là d'un moyen qui permet de faire le grand ménage dans le grand «souk» des nouveaux métiers. Comme on l'a déjà dit plus de 1300 activités sont éligibles. Elles concernent les domaines du conseil, de l'expertise et la formation, des services numériques et activités connexes, les prestations à domicile, les services à la personne, les services de loisirs et récréation, les services aux entreprises, ainsi que les services culturels, de communication et d'audiovisuel. Ce qui permet à ceux qui activaient dans ces domaines de travailler en toute légalité. Fini les «petits trafics» ou l'on doit faire «accointance» avec une agence de communication ou un autre bureau d'affaires afin de facturer une prestation. On le fait désormais à notre nom en ne reversant que 0.5% de ces bénéfices au Trésor public. Ce qui doit encourager les jeunes à se diriger vers l'entrepreneuriat. L'Etat est aussi gagnant dans cette histoire puisqu'il va tirer de l'argent de certaines métiers qui travaillaient au noir, comme celui de «influencing». Ce qui permet, en outre, d'éviter de retomber dans les scandales comme celui de l'affaire «Future Gate». Il va ainsi renflouer les caisses de l'Etat mais aussi contrôler la provenance de l'argent. Cela contribue donc à la régulation des nouvelles activités économiques, en particulier dans le domaine de la numérisation et à promouvoir l'esprit entrepreneurial en facilitant l'accès des jeunes à l'auto-emploi et en les encourageant à s'intégrer dans l'économie formelle. Que du «Bénef» donc avec ce statut qui permet de mettre l'Algérie au diapason de son temps. Reste maintenant à l'appliquer sérieusement en le sortant du visuel pour le rendre au réel...