Développement des semences locales de légumes
La coopération avec la FAO renforcée
Le renforcement du cadre législatif et réglementaire du système semencier national local est un objectif stratégique.
D'une importance capitale pour constituer les stocks stratégiques pour réaliser la sécurité alimentaire, le développement des semences locales demeure la solution idoine pour renforcer le passage du secteur de l'agriculture à l'édification de ses propres bases de développement. C'est du moins ce qui ressort du lancement du partenariat entre le ministère de l'Agriculture, et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) autour du projet de préservation et développement des semences maraîchères. Il va sans dire que cette coopération annonce clairement la mise en place des mécanismes nécessaires pour la concrétisation des orientations retenues par les pouvoirs publics ces dernières années, visant à conférer au secteur les arguments d'une réelle autonomie. Cette dernière s'inscrit dans le sillage de la nouvelle dynamique économique, essentiellement axée sur la diversification des ressources et sur l'aboutissement d'une stabilité en matière d'approvisionnement du marché de la consommation. À ce titre, le développement du patrimoine génétique en graines et semences à travers l'établissement de la banque de semences interviendra sur le court et long terme. Dans le sens où, dans un premier temps, l'exploitation de cet axe assure, au demeurant, la constitution et le développement des souches qui vont servir à renforcer le secteur agricole et à améliorer les rendements. Il faut dire que cette approche vise également à préserver les équilibres entre la production agricole et les besoins de consommation pour les générations futures. Cela étant, pour atteindre des niveaux de préservation et de développement susceptibles d'avoir des répercussions positives sur la souveraineté alimentaire du pays, le projet lancé s'appuiera sur une base juridique renforcée et sur l'impératif d'établir les états de lieux nécessaires pour estimer le volume des semences et souches existantes. L'objectif étant d'évaluer les capacités de l'Algérie à mettre sur pied les leviers économiques et législatifs pour faire conférer à ce partenariat la dimension qui lui revient. Dans ce sillage, la directrice pour la valorisation et la promotion de la production agricole au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Hanane Labiod, a affirmé que «le renforcement du cadre législatif et réglementaire du système semencier national local ainsi que son cadre institutionnel et organisationnel constituent également un des objectifs de ce projet».
Il y a lieu de souligner que l'établissement d'une telle coopération résulte des profondes actions des réformes et des mesures mises en place pour valoriser les ressources dont dispose le pays en matière de développement des moyens nécessaires pour aboutir à des équilibres efficients en matière d'autosuffisance alimentaire. Il faut dire que l'Algérie a pris les devants à travers le lancement de la création de plusieurs banques spécialisées dans le domaine, visant à réduire la dépendance de l'importation en semences pour développer le secteur.
Dans ce sens, la représentante de la FAO en Algérie, Irina Buttoud, a indiqué que «l'organisation qu'elle représente appuie la préservation des semences locales, portant un savoir-faire et des connaissances traditionnelles dans le domaine», relevant que l'Algérie disposait d'un «fort potentiel de semences locales en mesure de rendre l'agriculture plus résiliente, car plus adaptée aux conditions écologiques avec un meilleur goût»