Barrage vert
L’indéniable impact sur l’environnement
Une approche intégrée où le développement durable constituera, désormais, le pilier.
L'idée du Barrage vert que l'Algérie compte relancer et étendre sur plusieurs dizaines de kilomètres, séduit le monde des écologistes et des amoureux de la nature de par les continents. Les échos de ce méga-projet ressuscité, suite à une décision du président de la République Abdelmadjid Tebboune, confortent l'Algérie dans sa quête de protéger les vastes zones de couverture végétale contre les risques de désertification. Le mégaprojet, ami de la nature, est favorablement accueilli et commenté dans les réseaux écologiques et les milieux des ONG mondiales spécialisées. Et pour cause, le Barrage vert répond à des impératifs majeurs liés aux questions écologiques et des changements climatiques à l'échelle de la planète entière.
Au moment où le monde vit au décisionsrythme de défis écologiques majeurs divers et menaçants, l'Algérie pionnière dans ces questions écologiques, notamment avec le programme de la lutte contre la désertification, prend la mesure de la situation en engageant des décisions hardies et concrètes. En effet, l'entame de la deuxième phase du mégaprojet environnemental du Barrage vert, illustre cette volonté du pays d'aller au-devant des défis écologiques qui pointent du nez. La désertification ayant induit un amenuisement du couvert végétal et une altération de la fertilité des sols, ainsi qu'une érosion graduelle, causée par la pluie et les vents. Le projet de feu Boumediene qui a été pratiquement abandonné à mi-chemin, a fini par être exhumé et réhabilité. En effet, le Barrage vert a finalement gagné en consistance et en valeur écologiques durables. Au-delà des aspects écologiques qui ne sont plus à démontrer, le Barrage vert sous sa nouvelle version, englobe une nouvelle dimension davantage plus intéressante. Relancé en 2020, ce gigantesque chantier du siècle recèle, désormais, de nouvelles dimensions intégrées, et des approches globalement distinctes. Le nouvelle conception prend en charge les aspects liés aux dimensions environnementales, économiques et sociales durables. Une approche intégrée où le développement durable constituera, désormais, le pilier de ce programme important. En effet, les initiateurs de ce projet sont passés «d'un ouvrage forestier à un programme de développement local» comprenant une stratégie globale pour le développement durable. Cela implique des programmes multiples, une meilleure conception du projet, adapté aux changements survenus depuis la première version, lancée dans les années 70. La végétation est mieux confortée et protégée, avec un changement de plantations dotées d'une forte valeur économique ajoutée et offrant une meilleure résistance climatique. Cela dit, on plante utile et intelligent. L'olivier, le caroubier et le pistachier qui peuvent constituer des valeurs nutritionnelles, tant les hommes que les animaux, supplantent le pin d'Alep, autrefois priorisé au début de ce programme.
Doté d'un budget alloué d'une valeur de 75 milliards de dinars algériens, soit l'équivalent de 562 millions de dollars, avec un renouvellement annuel sur une durée de 7 années (2023-2030), ce projet s'étendra sur une superficie agrandie, passant de 3,7 à 4,7 millions d'hectares, englobant plus d'une douzaine de wilayas, dont M'sila, Batna, Khenchela, Laghouat, El Bayadh, Naâma, Sétif, Djelfa, Bouira, Tebessa, Bordj Bou Arréridj et Biskra, et impliquant plus de 183 communes et 1 200 localités. L'objectif étant de passer à un objectif d'un million d'hectares de superficie qui sera reboisée entièrement. Dans l'immédiat, une première tranche de 10 milliards de dinars, soit l'équivalent d'environ 70 millions d'euros, a été dégagée pour le plan d'action à l'horizon 2030. Pour rappel, l'objectif visé du Barrage vert en 1970 était d'arriver à ériger une barrière naturelle d'une largeur de 20 kilomètres, sur une longueur de 1 500 kilomètres servant d'obstacle à l'avancée du désert. Il convient de rappeler que le président Tebboune avait planté, le 29 octobre 2023, un arbre dans la localité d'El Maalba à Djelfa, donnant le coup d'envoi de ce vaste programme.