Stabilité des prix des produits agricoles
L’incontournable besoin des espaces frigorifiques
Le renforcement du rôle des banques est indispensable dans le financement des moyens de stockage.
Érigée comme l'une des priorités de la réalisation de la sécurité alimentaire, la stabilité des prix des produits agricoles se présente comme un défi qui implique tous les acteurs de la scène économique. À ce titre, les banques et les organismes financiers représentent un maillon incontournable pour booster l'investissement, notamment dans le domaine du stockage. C'est dans ce sillage que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, mardi à Alger, lors de la cérémonie de célébration du 50e anniversaire de la création de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), aux banques «d'ouvrir leurs guichets pour octroyer des crédits à tout agriculteur désirant investir dans les chambres froides et le stockage des produits agricoles afin de garantir la stabilité du marché et lutter contre la spéculation et la pénurie», considérant que «le manque ou l'interruption des financements à certains moments est l'un des signes de sous-développement». Une décision plus que salutaire dont les effets se ressentiront sur plusieurs plans.
En premier lieu, cette mesure contribuera à renforcer les capacités financières des agriculteurs en matière de développement de leurs activités, notamment à travers la maîtrise du volet de la disponibilité des produits. Il faut dire que l'investissement dans les chambres froides permettra de réduire les écarts de production entre les saisons, et notamment en période de soudure. Ce qui permettra de réduire les fluctuations des prix et d'apporter des équilibres entre les axes de la production, de la distribution et de la commercialisation. En profondeur, cette orientation participe à la réduction d'une grande partie du déficit des capacités de stockage frigorifiques, estimé à plus de 3 millions de cubes, au demeurant.
De même importance, l'implication des banques dans cette synergie reflète l'importance stratégique que porte l'État au développement et à la modernisation du secteur agricole. C'est dans ce sens que le président de la République a tenu à relever l'importance des avancées enregistrées ces dernières années, précisant que «le secteur agricole a généré en 2024 une valeur de 37 milliards de dollars et contribue à hauteur de 15% au PIB par rapport à l'industrie qui reste à 5%».
Il va sans dire que dans ce contexte de forte prise en charge des préoccupations des agriculteurs et des investisseurs, le renforcement du rôle des banques dans le financement des moyens de stockage ne se limite pas uniquement aux développements du secteur agricole. Cette ouverture véhicule de sérieuses perspectives de développement pour plusieurs secteurs, en l'occurrence, celui de l'industrie, de la sous-traitance, et notamment celui de l'industrie frigorifique. Ce dernier met en scène plusieurs champs d'activité, tels que la fabrication des panneaux métalliques, la construction et les équipementiers. À cela s'ajoute l'importance de la création d'emplois qui en déclouera et le développement du savoir-faire dans le domaine.
Autrement dit, c'est tout un écosystème qui va naître autour de cette orientation pour donner corps à un accompagnement de qualité au développement du secteur agricole. Ce qui contribuera à l'émergence d'une nouvelle dynamique dont les axes graviteront autour de la concrétisation de la transition économique.