L'Expression

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Covid-19/Débordées, les structures sanitaires souffrent d'un terrible manque d'oxygène

L'asphyxie

Avant qu'il ne soit trop tard, il faud actionner des mesures d'urgence et la mobilisation, ainsi que la solidarité citoyenne, doivent être de rigueur en cette période difficile que traverse le pays.

Chaotique! C'est le constat sans équivoque fait par les professionnels de la santé à propos de la situation épidémiologique du pays. «On ne craint pas un scénario à la tunisienne mais bien pire. On a peur de vivre le cauchemar indien», soutiennent les médecins qui voient défiler à la pelle des malades en situation critique. Un tableau des plus sombres que l'on dresse tous les jours à travers les réseaux sociaux, devenue une véritable rubrique nécrologique. Les appels à l'aide pour trouver en urgence des concentrateurs ou des bouteilles d'oxygène ont aussi envahi les fils de l'actualité.
Les hôpitaux, médecins privés ou laboratoires d'analyses médicales sont envahis par des milliers de personnes. Tous présentent des symptômes de la Covid-19! Les hospitalisations se font en masse, les places sont de plus en plus chères. Elles risquent bientôt de s'épuiser. La situation est intenable. Si bon nombre de citoyens ont pris conscience du danger en réadoptant les gestes barrières ou en allant se faire vacciner en masse, il n'en demeure pas moins qu'une grande majorité continue de faire preuve d'insouciance. Certains refusent encore de porter le masque, d'autres profitent de la vie comme ils le faisaient avant l'apparition de cette pandémie. Les regroupements de masse sont légion. Les cafés pour fêter la réussite à l'examen du baccalauréat ont marqué le week-end. Pis encore, les mariages, pourtant interdits, sont célébrés avec éclat, à l'image de la grande fête qui a eu lieu dans la wilaya de Jijel où des centaines de personnes sont allés assister à des noces animées par un chanteur très populaire. Une inconscience générale qui inquiète au plus haut point les spécialistes. Beaucoup sont montés au créneau pour appeler les hautes autorités du pays à un reconfinement immédiat dans les wilayas les plus touchées, à l'image d'Alger, Sétif, Béjaïa, Oran, Tlemcen, Blida, Tizi Ouzou... La situation est intenable dans une dizaine d'entre elles. Les experts estiment que le reconfinement est la seule solution pour freiner la course folle de l'épidémie, car, si la cadence de la vaccination s'est accélérée ces derniers jours, il faudra attendre au moins un mois pour en récolter les fruits. En attendant, ce tsunami qu'est la troisième vague du coronavirus risque de noyer cette digue de la vaccination, emportant avec elle des milliers de vies. Il se dit que même des membres du Comité scientifiques sont montés au créneau pour passer à la solution extrême du confinement général. Les Algériens se sont préparés psychologiquement à cette éventualié. Mieux encore, ils multiplient les appels sur les réseaux sociaux, à cet effet. Les hashtags Reconfinement: qu'attendez-vous! ou: Matghamrouche Bina sont en train d'envahir la Toile. Certes, le coût économique et social d'une telle décision est très important. Beaucoup risquent de le payer très cher, mais que vaut-il par rapport à des milliers de vies humaines? Il faudra avoir le courage de prendre une telle décision, ô combien salvatrice. De plus, les «damnés» du coronavirus doivent compter sur l'État qui a les moyens de les aider mais aussi sur la solidarité légendaire des Algériens comme durant le premier confinement de mars 2020. De plus, le télétravail est là pour permettre à l'économie nationale de tourner. Certes, cela se fera au ralenti mais la chance a fait que cette troisième vague ait lieu en pleine saison estivale. C'est la période des grandes vacances, beaucoup d'entreprises et d'institutions tournent au minimum syndical, ce qui doit permettre de minimiser les dégâts. Qu'attendons-nous donc pour le faire? Les expériences vécues par les pays étrangers, lors de leur troisième vague, ont démontré que «gagner du temps» avant de reconfiner était une stratégie risquée. La France, par exemple, avait tenté le coup sans grand succès. Elle s'est vite résignée à «enfermer» sa population à la maison, devant la férocité et la vitesse de propagation des nouveaux variants.
La situation risque ainsi de devenir très vite incontrôlable. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a toujours mis la vie des Algériens au-dessus de toute considération, devrait prendre de grandes décisions dans les prochaines heures. Est-ce le reconfinement? Réponse après la réunion du Conseil des ministres prévue aujourd'hui...

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