L'Expression

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Prônant une démarche faussement révolutionnaire

«L’alliance des extrêmes» bloque le Hirak

La forte pression exercée cette fois dans la marge du Mouvement populaire rend inaudible tout propos en faveur d’une participation massive aux législatives.

Le Mouvement populaire ne parvient visiblement pas à se renouveler au plan du discours, ni de l'action, se contentant de manifestations de rue, sans autre ambition que d'exercer une pression sur le pouvoir. Mais cette pression que des citoyens maintiennent, pensant à terme faire plier l'Etat, n'a cependant aucune finalité politique concrète. Un passage par une Constituante ou, comme l'avait suggéré un micro-parti, par une présidentielle anticipée, ne convainc personne dans le paysage partisan et semble totalement abandonné par les Algériens qui prennent part aux marches hebdomadaires. Ces derniers qui semblent se satisfaire du rôle qu'ils se sont donné, à savoir presser le pouvoir pour l'amener à s'ouvrir plus largement à la société dans toute sa diversité, ne disposent pas d'une «feuille de route» claire à même de conduire le Hirak à son but.
Les citoyens qui prennent part aux marches en sont arrivés à ne pas savoir répondre à de simples questions sur les conséquences de certains slogans lancés dans les manifestations. L'important, pour eux, est leur présence permanente dans la rue, non pas pour déstabiliser l'Etat, comme le souhaitent certains activistes de l'étranger, mais porter la voix de l'Algérie profonde quant à la nécessaire démocratisation de l'Etat. On en veut pour preuve que les tentatives pilotées de l'extérieur qui consistaient à empêcher les membres du gouvernement Djerad de travailler n'ont pas eu d'écho au sein de la population. De même que les appels à la désobéissance civile. Les Algériens vivent en parfaite symbiose avec les représentants de l'Etat et il arrive souvent qu'ils les sollicitent contre des comportements nuisibles. Dans les marches du Hirak, les slogans n'ont, pour ainsi dire, aucune application sur le terrain, mais ce sont, pour les Algériens, un moyen comme un autre d'exercer la fameuse pression populaire.
Les officines infiltrées dans le mouvement de contestation ont certainement fini par comprendre l'inutilité de leur stratagème, mais il leur reste, tout de même, l'option d'orienter cette pression populaire pour amener les Algériens au boycott des prochaines élections législatives. En cela, elles convergent avec les radicaux du Hirak et les «résidus du système» finissant, ce qui confère à cette «alliance des extrêmes» un poids remarquable dans la marge du Mouvement populaire.
Les Algériens qui n'ont aucunement l'intention de donner tout leur sens aux slogans au grand dam des semeurs de haine, se retrouvent, cependant, coupés d'un discours porté par nombre d'opposants au système, appelant à réaliser le «Hirak électoral» à l'occasion du prochain scrutin législatif. La forte pression exercée, cette fois dans la marge du Mouvement populaire par «l'alliance des extrêmes» sur les manifestants rend inaudible tout propos en faveur d'une participation massive des Algériens aux élections législatives pour barrer la route aux «résidus du système» et aux officines étrangères.
C'est dire que le Hirak dans sa version 2021 est, certes, une bonne chose pour l'Algérie dans le sens où il traduit une vivacité politique à la base, mais peut se révéler stérile, puisque tel que c'est parti, il risque de se folkloriser et passer à côté d'un objectif primordial, celui d'enfanter la nouvelle Algérie. Le grand challenge de la société civile impliquée dans le Mouvement populaire sera de convaincre les Algériens de la réalité de cette «alliance des extrêmes», dont l'objectif contredit profondément l'intérêt de la nation.

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