Un expert en appelle à la fermeté
«L'Algérie va subir une migration massive»
«Ces Nigérians qui mendient dans les rues des villes et villages d'Algérie sont les otages de réseaux de traite de personnes et de trafic illicite de migrants», avertit Hassan Kacimi.
Le pays fait face à un formidable tsunami migratoire qui risque de mettre à mal la cohésion de la société. C'est ce que signale l'expert Hassan Kacimi qui alerte sur le flux massif de migrants, nourri par des réseaux criminels de trafic illicite de migrants et de traite des personnes. Il explique, chiffres à la clé, que le chaos est aux portes de l'Algérie. «Ils sont 58 millions de personnes à souffrir de l'insécurité alimentaire en Afrique. Notamment au Mali et au Niger. Au vu du contexte régional actuel, l'Algérie subira dans les mois et années à venir une migration massive.» Confie-t-il, en effet, sur les ondes de la Radio nationale Alger Chaîne 3. Il signale «l'arrivée, depuis, 2018 d'une ethnie nigérienne et subsaharienne, à savoir l'ethnie des Hawassa, dont les ressortissants sont installés au Niger et dans quelques quatorze pays au Sahel et en Afrique occidentale». Des apatrides qui, ajoute-t-il, sont à la recherche d'une terre de substitution et qui arrivent massivement en Algérie.
Kacimi cite l'exemple de Bordj El Houas, dans la wilaya d' Illizi, qui compte une population de 6000 habitants mais qui voit l'arrivée de 7000 Nigériens. «Les étrangers qui arrivent risquent de surpasser en nombre les nationaux ce qui est susceptible de créer des déséquilibres et de mettre en conflit l'immigration avec les impératifs de sécurité. Nous- nous devons de gérer ce dossier avec fermeté car les chiffres sont là.» Assène-t-il, indiquant que la question migratoire devient assez préoccupante, au vu de la déferlante migratoire qui se déroule sous nos yeux. Les singes de ce scénario catastrophe sont déjà là, note l'expert qui cite les spectacles désolants qu'offrent les migrants dans les rues des villes et villages du pays. «Ces migrants squattent les rues pour s'adonner à la mendicité.
Ce sont des milliers de femmes et d'enfants qui sont pris en charge par des réseaux criminels de trafic et de traite d'êtres humains. Lesquels réseaux ont réussi à transférer vers l'Algérie cette marrée de migrants.» Dit-il tout en nuançant: « Ne faisons pas l'amalgame entre l'humanitaire et la traite de personnes.» Il invite donc à faire le distinguo entre le volet humanitaire, lequel est suffisamment pris en charge par les pouvoirs publics et les réseaux criminels qui prennent en otage les migrants. «L'immigration charrie des réfugiés qui gagnent le territoire national dans des conditions catastrophiques mais qui sont pris en charge par les pouvoirs publics. Les interventions du Croissant- Rouge algérien (CRA) attestent du soutien qu'apporte l'Algérie à ces populations étrangères démunies qui arrivent en nombre». Explique-t-il, tout en signalant qu'à deux mois des Jeux méditerranéens, la ville d'Oran, voire d'autres villes importantes sont quasiment quadrillées par les réseaux criminels de traite et de trafic illicite de migrants. «Ces mendiants s'installent sur toutes les artères et autres places publiques en offrant un triste spectacle. Ceci écorne sérieusement l'image de marque de nos villes, de l'Algérie.»
Hassan Kacimi évoque enfin les données chiffrées concernant la famine et l'insécurité alimentaire qui se développent au Sahel. «Ils sont 60 millions de personnes qui sont potentiellement partantes pour l'Afrique du Nord, dont l'Algérie, particulièrement. Il faut prendre des dispositions pour que nos frontières soient davantage hermétiques au phénomène migratoire menaçant.» Préconise-il, en recommandant de contrarier les manoeuvres des organisations criminelles spécialisées dans le trafic illicite de migrants et de traite des personnes.
«Ces organisations tombent sous le coup de la convention internationale relative à la criminalité transfrontalière. Notamment les deux protocoles additionnels relatifs à la traite des personnes et au trafic illicite de migrants.» Rappelle-il.