Energies renouvelables
L’Algérie se met en orbite
La transition et l’efficacité énergétiques constitueront l’ossature de toute politique énergétique future.
Le secteur des énergies renouvelables en Algérie se place, irréversiblement, sur l'orbite des grandes puissances productrices d'EnR. En effet, l'Algérie se déleste, progressivement, de son addiction au pétrole, en vue de perspectives prometteuses à l'export, à travers de vastes investissements dans le développement des énergies nouvelles et renouvelables (EnR). Ces choix irréversibles de l'Algérie, en vue de processus innovants en matière de production des énergies nouvelles et renouvelables (EnR), se sont avérés payants. La stratégie de l'accélération de la transition énergétique dans le pays traduit une volonté certaine de l'Algérie de basculer dans une nouvelle ère. Le dialogue énergétique engagé avec l'Union européenne et la mise en branle de la stratégie nationale de développement de l'hydrogène en 2023, correspond à une volonté des hautes autorités du pays d'aller vers une diversification du mix énergétique et une diminution graduelle de la consommation des énergies traditionnelles. Parallèlement, il était également important de songer à mettre en place une véritable stratégie, en vue d'infléchir le taux de gaspillage important, dû à une consommation effrénée des différentes sources d'énergie. L'inauguration en 2020 de l'École nationale supérieure des énergies renouvelables, le lancement du programme des 3.200 Mw d'énergie solaire, la passation de protocoles d'accords et de partenariats avec des pays européens dans le développement de l'hydrogène vert, l'engagement dans le projet du SoutH2 Corridor, l'accord signé, octobre dernier, entre le groupe Sonatrach et lespagnol Cepsa pour lancer une étude de faisabilité sur la production de l'hydrogène en Algérie, etc. sont autant de facteurs qui concourent à un positionnement de l'Algérie en tant qu'acteur régional et continental majeur dans ce domaine. Dotée en potentiels naturels et matériels divers, l'Algérie est en passe de s'ériger en véritable Hub continental de production d'hydrogène vert. Dans ce cadre, le pays multiplie les partenariats et les investissements mixtes étrangers, pour aboutir à une étape supérieure. Une véritable fourmilière est à l'origine de cette transformation qui va crescendo pour déboucher sur une nouvelle étape significative. Il s'agit d'un tissu institutionnel, fort remarquable, qui a pris acte au sein du paysage énergétique national et qui oeuvre à concrétiser la transformation et l'efficacité énergétiques natrionales. Tel L'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), le Centre de Développement des Energies Renouvelables (Cder), le commissariat aux Energies renouvelables et à l'Efficacité énergétique (Cerefe), le Conseil national de la recherche scientifique et technologique (Cnrst), etc. Cela, sans compter les laboratoires de recherches des grandes sociétés nationales, Sonatrach et Sonlegaz et leurs partenaires étrangers. Les universités oeuvrent et contribuent également à ce vaste élan de développement national des énergies renouvelables dans le pays. Il est également important de souligner l'importance du partenariat énergétique algéro-allemand, qui a débouché sur nombre d'expériences et de projets concrets, dont le projet de l'usine de production d'hydrogène vert d'Arzew à Oran, les accords de renforcement des compétences, à travers des communes vertes, les ateliers de la GIZ en Algérie, etc. Par ailleurs, les nouveaux défis liés à la consommation et à l'offre intérieure, conjugués aux ambitions du pays de se positionner sur la scène énergétique mondiale, en tant que fournisseur énergétique incontournable, ont induit des choix impératifs au pays. La transition et l'efficacité énergétiques constitueront, désormais, l'ossature de toute politique énergétique future, à travers des mesures sectorielles innovantes et nouvelles. Face aux fluctuations, de plus en plus, incontrôlées sur la scène énergétique mondiale et les raréfactions annoncées çà et là, il est impératif pour les pays comme l'Algérie de se prémunir des ces répercussions et d'opter pour une stratégie pro-active. Considéré, à juste titre, comme le levier de la transition et de la sécurité énergétique, l'hydrogène vert est devenu la nouvelle priorité nationale de l'Algérie.